LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Combien les officines accueillent-elles en moyenne de patients diabétiques ?
CHRISTINE CAMINADE. – On estime à 134, en moyenne, le nombre de diabétiques par pharmacie. À cela s’ajoutent 35 malades qui s’ignorent, sachant que, en France, on met environ 7 ans à diagnostiquer un cas de diabète. Face à ces chiffres, on comprend aisément l’importance de l’information au niveau du public. Le pharmacien doit repérer les profils de ses patients qui sont susceptibles d’être à risque, comme les personnes en surpoids, les femmes enceintes où les familles dans lesquelles il existe des antécédents. Le suivi des patients diabétiques peut, en outre, s’inscrire dans les missions futures de l’officine. Il faut le mettre en pratique.
Quelles sont les compétences requises pour assurer un bon encadrement au patient diabétique ?
Il faut des compétences médicales, c’est-à-dire connaître la pathologie, ses symptômes et les complications qu’elle peut engendrer (l’hypoglycémie est souvent redoutée). D’autres connaissances sont nécessaires, comme la façon dont fonctionnent les appareils d’autosurveillance et les nouvelles possibilités qu’ils offrent puisque c’est un domaine qui évolue sans cesse. Mais le plus important est de mettre en œuvre des compétences relationnelles car il va falloir transmettre un grand nombre d’informations au patient : s’assurer que l’auto-mesure glycémique est bien comprise, inciter à trouver le bon mode d’alimentation en fonction des dépenses énergétiques (activité physique) et du profil, rappeler les règles hygiénodiététiques - qui sont indispensables avec la prise d’antidiabétiques - à savoir les bonnes habitudes alimentaires (connaître l’index glycémique des aliments, savoir les associer, les sucres avec les fibres notamment, éviter les sodas qui sont très riches en sucres, se méfier des graisses saturées, favoriser les viandes blanches…) et les modes de vie appropriés (pratique de sport d’endurance à privilégier…). Il faudra aussi indiquer à la personne les réflexes de suivi médical, c’est-à-dire consulter le podologue, l’ophtalmologiste, éventuellement le cardiologue, ainsi que le diététicien en cas de besoin. Le tout doit s’accompagner d’un maximum de conseils pratiques et de documentation écrite.
En résumé, il faut pratiquer l’empathie, c’est-à-dire se mettre à la place du patient pour le connaître et le comprendre. C’est ainsi que l’équipe officinale pourra mettre ses compétences à son service.
Les appareils d’autosurveillance peuvent-ils faire l’objet d’un rayon ?
Oui en ce qui concerne les lecteurs de glycémie qui seront intégrés au rayon des home tests, lui-même exposé dans l’espace commercial de l’officine, à proximité des comptoirs. Vous pouvez organiser une animation dans le cadre de la prévention-santé afin d’expliquer ce qu’est le diabète et alerter le public sur les risques que comporte une mauvaise alimentation.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques