Centraliser les compétences au sein des pouvoirs publics comme des entreprises, en cas de crise sanitaire. Mais aussi veiller à l'indépendance des contrôleurs sanitaires. Tels devraient être les enseignements majeurs de l’affaire Lactalis dont Christian Hutin, député du Nord, président de la commission d’enquête parlementaire s’est fait l’écho.
Quatre mois d’enquête ont permis de lever le voile sur un certain nombre de dysfonctionnements aussi bien dans les systèmes d’alertes et d’information du consommateur que dans les processus de retraits de produits et de manière plus générale, de contrôles de l’industrie agroalimentaire (voir article « abonné »).
Au rang de ses préconisations, la commission émet la création d'une « police sanitaire » qui agirait en autorité unique en matière de sécurité alimentaire. Un domaine où interviennent jusqu’à présent trois ministères : la Santé, l’Économie et l’Agriculture. Cette éventualité de déléguer à une seule entité avait déjà été émise le 17 juillet par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, à l’occasion de la remise du rapport du Conseil national de la Consommation.
La commission parlementaire est allée plus loin en suggérant qu’au-delà de ce triptyque « un numéro unique, un site unique, une décision unique », les compétences au sein de l’entreprise soient également regroupées sous un seul poste par magasin, sous la forme d’un « responsable de la santé publique ». Pour l’heure, aucune précision n’a été apportée quant à la mise en place d’une telle fonction en pharmacie.
Visant également le monde de l’entreprise, les députés souhaitent mettre les industriels et les distributeurs face à leurs responsabilités. La commission est ainsi d’avis de « toucher au portefeuille » des industriels qui « ne respecteront pas une forme de déontologie et de rigueur sur les auto-contrôles », au risque d’engager, sinon, leur responsabilité pénale. Encore faut-il comme le souligne Christian Hutin que l'indépendance des contrôleurs soit contrôlée. Car affirme-t-il « quand un laboratoire a 90 % de son chiffre d'affaires qui est lié à une seule entreprise », comme ce fut le cas dans l'affaire Lactalis, « ça peut poser un problème ».
Avec AFP
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