« ÉTANT DONNÉ que plus de 50 % de la population des hommes de 60 ans et plus prennent des suppléments contenant de la vitamine E et que 23 % d’entre eux prennent en fait plus de 400 UI/j en dépit des recommandations, l’implication de nos observations est importante », alertent Eric Klein et coll. (Cleveland, États-Unis). Elle est à relativiser dans notre pays ou en Europe, où la prise quotidienne de suppléments vitaminiques est beaucoup moins habituelle.
L’étude SELECT (SEL and vitamin E Cancer prevention Trial) avait été lancée en 2001 pour évaluer les effets du sélénium et de la vitamine E, pris isolément ou en combinaison, en complément d’une alimentation normale, sur la prévention du cancer de la prostate (CP).
Une cohorte de 35 533 hommes de 50 ans et plus, en bonne santé, a été réunie aux États-Unis, au Canada et à Porto Rico. Un examen physique (toucher rectal) et un dosage des PSA ont été réalisés à l’inclusion. Les participants ont été divisés en 4 groupes, pour recevoir du sélénium (200 µg/j de sélénométhionine), de la vitamine E (400 UI/j d’alphatocophérol racémique), les deux agents ou un placebo.
Les résultats initiaux au terme d’un suivi ayant duré 5,5 ans n’ont pas démontré de réduction du risque de CP avec l’un ou l’autre des micronutriments ou les deux, mais une augmentation, non loin de la significativité, de ce risque avec la vitamine E.
Étude prolongée.
Le comité de pilotage de l’étude s’est donc alerté de cette incidence et a fait prolonger l’étude pour recueillir des événements supplémentaires.
Ils publient maintenant la dernière analyse, réalisée sept ans après que le dernier participant a été inclus.
Ce rapport comporte 54 464 personnes années de suivi supplémentaires, et 521 cas de plus de CP. Comparativement au groupe placebo, avec 529 CP, dans le groupe vitamine E il y a eu 620 nouveaux cas de CP, soit un risque relatif de 1,17 (p = 0,008). Dans le groupe sélénium, il y a eu 575 cas, ce qui donne un RR de 1,05. Comparativement au placebo, l’accroissement du risque de CP pour 1 000 personnes-année est de 1,6 pour la vitamine E, de 0,8 pour le sélénium et de 0,4 pour la combinaison des deux.
L’accroissement du risque est apparu au bout de trois ans après la randomisation. Comme il n’y a pas d’augmentation significative du risque de CP avec l’association sélénium et vitamine E, cela pourrait suggérer que le sélénium tempère l’accroissement du risque de la vitamine E. Enfin, cette observation d’une incidence significativement accrue du CP montre aussi « le potentiel de nocivité de substances apparemment inoffensives mais ayant une activité biologique ».
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