UNE PETITE ÉTUDE allemande suggère l’intérêt d’une pratique sportive régulière chez des sujets atteints de schizophrénie. Alors que le volume de l’hippocampe est diminué au cours de cette
affection mentale, l’équipe du Dr Frank-Gerald Pajonk (Homburg) a montré que cette aire cérébrale garde un degré de plasticité et peut être remodelée par l’exercice physique. Au bout de trois mois, l’imagerie par IRM a mis en évidence une augmentation significative du volume hippocampique, à la fois chez des sujets sains et des malades. Mais, plus important encore, les tests de mémoire à court terme étaient améliorés en corrélation au volume de l’hippocampe.
Le programme sportif avait lieu dans une salle de sport, trois fois par semaine, sur une période de douze semaines. Chaque session durait trente minutes et consistait à pédaler sur un vélo d’intérieur. Sur les 24 patients schizophrènes randomisés, huit ont finalement achevé l’étude dans un bras « aérobic » et huit dans un bras « baby-foot ». Un groupe contrôle était constitué de sujets non schizophrènes suivant le même programme aérobic et comparables sur des critères tels que la démographie, l’intelligence verbale, l’indice de masse corporelle et la consommation d’oxygène. Ces huit participants sains inclus ont suivi l’étude jusqu’à son terme.
Mémoire à court terme.
Tandis que le volume hippocampique était plus petit de 4 % en moyenne chez les sujets schizophrènes à l’inclusion, l’extension en fin de programme dans le groupe aérobic (+12 %) était comparable à celle du groupe contrôle (+16 %) et significativement supérieure à celle du groupe baby-foot (- 1 %, p = 0,002). Le groupe schizophrène aérobic a présenté une amélioration de 34 % des scores de mémoire à court terme, tandis que les sujets contrôles ont eu des scores plus faibles de 17 %. Cependant, l’amélioration chez les sujets atteints était bien due à l’exercice, puisqu’elle était significative par rapport aux sujets schizophrènes « baby-foot ». Pour expliquer cette discordance entre sujets sains et schizophrènes, il pourrait exister des mécanismes de mémorisation particuliers liés à la maladie neuropsychique.
Cette étude montre que la plasticité cérébrale est relativement conservée au cours de la schizophrénie. L’augmentation de volume est comparable en magnitude à celle d’autres structures sous-corticales après changement pour un traitement antispychotique atypique. L’hippocampe peut être altéré suite à un défaut de neurogenèse, un stress, un traumatisme obstétrical ou au vieillissement. Il est possible que chez les schizophrènes l’augmentation de volume ne soit pas le résultat d’une neurogenèse comme chez les sujets sains, mais plutôt de la synthèse de protéines synaptiques. De l’avis des auteurs, les effets sur la cognition étant relativement modestes dans leur étude, il serait intéressant de mieux déterminer les bénéfices à attendre de la pratique sportive dans les troubles schizophréniques.
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