Actuellement, on détecte environ 40 000 nouveaux cas de cancers colorectaux chaque année, en France, qui apparaissent, en moyenne vers l’âge de 70 ans.
Avec l’arrivée en France, des nouveaux tests immunologiques (OC Sensor), les autorités de santé espèrent relever le taux de personnes dépistées qui n’est actuellement que de 30 %. « Pour être efficient, on avait calculé qu’il fallait au moins que la moitié de la population participe à la campagne de dépistage. L’attrait de ce nouveau test permettra peut-être de stimuler la population. Les tests arrivent progressivement depuis le mois de juin dans les cabinets et il est bien sûr, encore beaucoup trop tôt pour connaitre le taux participation », explique Dr Éric Vaillant, gastro-entérologue à Lille, président de la commission prévention des cancers du Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato-gastroentérologues (CREGG).
La nouveauté, c’est aussi que le dépistage repose sur le médecin traitant qui délivre le test au patient, auparavant sensibilisé par un courrier.
L’objectif de ce nouveau test, comme son prédécesseur, Hémoccult, est de dépister le sang occulte dans les selles, le premier indicateur d’un éventuel cancer. Il s’agit désormais d’un test immunologique avec un anticorps spécifique de l’hémoglobine humaine. Ce test est beaucoup plus sensible : 70 à 80 % au lieu de 50 % avec le test Hemoccult. Il est aussi beaucoup plus simple à réaliser par les patients et il devrait faciliter le dépistage car moins contraignant. La manipulation des selles qui pouvait représenter un frein important à sa réalisation est limitée. Un seul prélèvement de selles est nécessaire contre six précédemment et autre progrès, il n’y a pas de lecture visuelle humaine, la lecture du test est automatisée au laboratoire.
Le test immunologique est à réaliser tous les deux ans pour les personnes âgées de 50 à 74 ans. Le risque est faible avant 50 ans, mais il existe des cas chez les jeunes (5 % des cas). « Une borne haute a été mise mais cela est discuté et discutable. Il n’est pas logique de s’arrêter à 74 ans puisque le cancer colorectal s’accroît avec l’âge pour devenir, après 85 ans, la première cause de mortalité par cancer. Et 40 % des cancers colorectaux surviennent après 74 ans, fait remarquer le Dr Vaillant. Je pense qu’il faut être très vigilant et continuer de pratiquer un dépistage, même après 74 ans et sans limite d’âge. »
« Mais ce qui est le plus important, c’est que le test soit bien fait à la bonne population. Il ne doit pas être systématique. Il faut d’abord bien interroger le patient sur ses antécédents personnels et familiaux, sur ses symptômes et pratiquer un examen clinique », précise le spécialiste. Le patient ne doit pas présenter de modification du transit intestinal ou de douleurs abdominales. Dans ce cas, il relève d’une coloscopie d’emblée. De même, les personnes à risque élevé ou très élevé doivent être suivies d’emblée par coloscopie.
Les groupes à risque sont bien définis
Les personnes à risque élevé de cancer colorectal sont celles ayant une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, un antécédent personnel de polype adénomateux, un antécédent personnel de cancer colorectal, un antécédent familial au 1er degré de cancer colorectal ou de polype adénomateux› 1 cm quel que soit l’âge, deux ou plusieurs antécédents familiaux au 2e ou 3e degré de cancer colorectal quel que soit l’âge de survenue chez le parent. Les personnes à risque très élevé de cancer colorectal sont celles avec des formes familiales liées à une prédisposition génétique, notamment un syndrome de Lynch, une polypose adénomateuse familiale. Le dépistage relève dans ce cas d’une prise en charge spécialisée : consultation d’oncogénétique et dépistage endoscopique.
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