Deux tiers des médecins hospitaliers ne respectent pas toutes les nouvelles règles de prescription du valproate de sodium et de ses dérivés, selon une enquête de l’AP-HP.
Depuis mai 2015, le valproate ne doit plus être prescrit aux filles et aux femmes en âge de procréer ou enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses. Pour ces dernières, la prescription initiale est réservée aux neurologues, psychiatres ou pédiatres, après recueil d'un accord de soins. Ces nouvelles conditions de prescription du valproate et de ses dérivés ont été édictées en mai 2015, suite à la reconnaissance de la tératogénicité du valproate et des risques de troubles du développement psychomoteur chez les enfants exposés in utero. Mais ces nouvelles recommandations sont-elles bien appliquées par les médecins hospitaliers ? Pour le savoir, l’AP-HP a mené un audit auprès de l’ensemble de ses praticiens, qui a recueilli 3 500 réponses.
Parmi les 164 prescripteurs fréquents de valproate, les deux tiers (65 %) déclarent au moins une pratique non conforme aux recommandations, dont 7 % seraient inacceptables. « Ceci démontre que certaines recommandations sont parfois complexes à mettre en œuvre à l’hôpital par les équipes médicales », indique la mission de l’audit. Les points de non-conformité concernent principalement les modalités de recueil de l’accord de soins et/ou les conditions de réévaluation annuelle de la prescription.
Face à ce constat, l'AP-HP se félicite tout d’abord que l'audit ait permis de rappeler aux médecins les règles de prescription du valproate. Par ailleurs, un certain nombre de mesures correctrices ont été mises en place : les stocks de valproate encore présents dans les services ont été retirés, une dispensation nominative a été instaurée, et une copie de l’accord de soins réglementaire doit désormais être archivée au sein des pharmacies à usage intérieur (PUI) pour les femmes en âge de procréer. De plus, un rappel régulier des règles de prescription du valproate sera instauré chez ses prescripteurs habituels, en insistant notamment sur l’évaluation au moins une fois par an du bénéfice/risque de sa prescription.
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