« CES RÉSULTATS donnent l’espoir de mettre au point une stratégie efficace contre les virus influenza hautement pathogènes, en associant un petit groupe d’anticorps neutralisants dirigés contre les deux groupes de virus les plus fréquents avec des médicaments antiviraux », indiquent les auteurs.
Le virus influenza A est sous-classé par ses deux protéines de surface majeures : l’hémagglutinine et la neuramidase. L’hémagglutinine est médiatrice de l’entrée du virus dans la cellule : reconnaissance d’un épitope de la cellule qu’il va infecter ; puis attachement ; puis fusion des membranes virale et cellulaire ; puis endocytose ; enfin, entrée de l’ARN viral dans le cytoplasme.
Survivants de l’infection par le H5N1.
Sui, Marasco et coll. ont utilisé une librairie d’anticorps humains prélevés dans une population de survivants de l’infection par le H5N1. Ils ont testé l’efficacité d’un très grand nombre de ces anticorps contre des virus influenza connus pour leur virulence, tel le H5N1 (grippe aviaire) et le H1N1 (grippe espagnole). Ils en ont isolé trois capables de neutraliser à la fois des souches H1 et H5.
La démonstration est réalisée in vitro, puis in vivo chez des modèles de souris infectées par H5N1 : un effet significatif de prévention de la dissémination systémique du virus est relevé chez les animaux, une réduction de la mortalité et les souris survivantes sont restées en bonne santé.
L’effet de neutralisation croisée a été étudié plus avant et une explication a été trouvée. Les études de cristallographie ont montré que ces Acn se lient à un épitope commun aux différentes souches. Et que cet épitope se trouve dans une poche d’une région de l’hémagglutinine qui contient le peptide de fusion. Aussi, présument les auteurs, « on suppose que ces Acn agissent en inhibant la fusion des membranes entre elles plutôt qu’en bloquant l’attachement ».
Ils inhibent le processus de fusion post-attachement en reconnaissant un épitope hautement conservé. Situé, selon les observations initiales, dans un endroit protégé des changements conformationnels qui président aux mutations virales, qui permettent au virus d’échapper à la majorité des anticorps neutralisants.
Un croisement sans précédent de neutralisation.
Les auteurs évoquent « un croisement sans précédent de neutralisation » pour ces deux sous-types d’hémagglutinines. Mais qui n’est pas retrouvé toutefois lorsque d’autres sous-types moins fréquents sont testés : H3, H7 (les Acn isolés ne provoquent pas de neutralisation). Des différentes structurales en dépit des similitudes de séquences peuvent expliquer cela. Les auteurs continuent à appliquer la méthode productrice de résultats qu’ils ont décrite dans leur publication.
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