Dimanche 25 novembre, le généticien He Jiankui, de l’université de Shenzhen en Chine, a annoncé la naissance de jumelles dont l’ADN a été manipulé par l’outil d’édition CRISPR. Ces ciseaux moléculaires auraient été utilisés pour conférer aux fillettes la capacité de résister à une infection par le virus du sida. Quatre jours plus tard, au Sommet international de l’édition du génome, à Hong-Kong, le scientifique évoquait l’existence d’un troisième enfant modifié, en cours de gestation, et présentait en détail son protocole, renforçant l’idée que la manipulation a bel et bien eu lieu.
Sans concertation avec son université ni validation d’un comité d’éthique, He Jiankui a modifié le génome d’embryons humains, avec pour cible le gène CCR5. Ce dernier code un récepteur cellulaire que le VIH utilise lors de l’infection. Or les personnes porteuses d’une mutation homozygote de ce gène sont naturellement protégées de cette infection. L’idée de He Jiankui était donc d’introduire cette mutation chez les embryons manipulés.
Si CRISPR avait déjà été testé en 2015 (et là-encore en Chine) sur des embryons humains, pour supprimer la mutation responsable de la bêta-thalassémie, cette manipulation avait été menée à des fins de recherche et les embryons détruits. Cette fois, 3 embryons modifiés ont été implantés. Des tests suggèreraient que la première jumelle porte une mutation homozygote du gène CCR5 (protégeant contre le VIH) et l’autre une mutation hétérozygote (pas de protection). Aucune preuve scientifique indépendante n’a pour le moment été fournie, qui permette d’authentifier les allégations du scientifique. Pour l’heure, l’université de Shenzhen s’en est désolidarisée et Pekin a lancé une enquête.
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