FAIRE DU SPORT, c’est bon pour la santé et devrait être à la portée de toutes les bourses. C’est probablement cette réflexion qui a conduit des chercheurs d’Austin à tester des en-cas économiques et familiaux pour les collations sportives après l’effort. Lynne Kammer et ses collègues de l’université du Texas ont ainsi montré que pour un effort modéré grignoter des céréales complètes avec du lait écrémé était tout aussi efficace pour la récupération musculaire que les boissons énergétiques. Ont été testées des boissons composées exclusivement d’hydrates de carbone, car étant mieux distribuées que celles contenant également des protéines, elles sont mieux connues des sportifs amateurs. Si l’effectif est faible, pas plus de 12 cyclistes participants, l’étude s’appuie sur des données fiables issues de biopsies musculaires réalisées après l’exercice sportif. La régénération protéique musculaire a été observée via la phosphorylation de protéines régulatrices : Akt, mTOR, rpS6 et elF4E.
Deux biopsies musculaires.
Idéalement, une collation après le sport devrait apporter des hydrates de carbone pour reconstituer le glycogène et des protéines pour rétablir une balance protéique positive. En effet, après une activité d’endurance, il est nécessaire de reconstituer les stocks de glycogène, qui est la principale source d’énergie du muscle squelettique. De plus, les protéines musculaires dégradées au cours de l’effort physique doivent être reconstituées. Les céréales et le lait écrémé ont été choisis pour le test car il s’agit de produits de base, économiques et digestes.
Point important de l’étude, l’effort demandé aux participants était modéré, compris entre 60-65 % de la VO2max, de sorte que les résultats puissent être extrapolables à la population générale. Comme l’essai était croisé, chaque participant était son propre contrôle. Après deux heures de vélo, une première biopsie du muscle vaste externe était effectuée avant la supplémentation. Un deuxième prélèvement était réalisé 60 minutes après la collation. Plusieurs prises de sang étaient réalisées, avant et après l’exercice, puis 15, 30 et 60 minutes après le ravitaillement.
De bonnes protéines dans le lait.
Entre les deux supplémentations, aucune différence n’a été observée à la biopsie pour ce qui est du glycogène et de la phosphorylation protéique, hormis pour mTOR plus importante avec les céréales. La glycémie une heure après avoir mangé était identique quel que soit le type de collation. À noter qu’avec les céréales l’insulinémie était plus élevée et la lactatémie plus basse. De l’avis même des auteurs, il est possible que la deuxième biopsie n’ait pas été réalisée au moment optimal. En effet, comme les phénomènes du glycogénation et de phosphorylation protéique ne sont pas synchrones, le choix de faire l’observation à 60 minutes était empirique. Le phénomène de phosphorylation mériterait en particulier d’être mieux étudié. Il n’en reste pas moins que les protéines du lait, digestes et de bonne qualité, apparaissent appropriées à la rénégération musculaire après l’exercice sportif. Avec une petite brique de lait, ce ne sera pas vous le ringard à la fin de la course !
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