Des chercheurs de l’institut Pasteur de Lille ouvrent des tubes contenant les souches originelles du BCG enfermées depuis un siècle. Leur objectif : les faire revivre pour améliorer l’efficacité du vaccin.
L’opération est périlleuse et réalisée sous hotte sécurisée. Des microbiologistes de l’institut Pasteur de Lille ont décidé d’ouvrir, délicatement, les tubes scellés il y a un siècle par Albert Calmette et Camille Guérin. Entre 1909 et le début des années 1920, les découvreurs du BCG y avaient enfermé des souches de mycobacterium tuberculosis plongées dans un mélange de pomme de terre, de bile de bœuf et de glycérol. C’est à partir de ces souches, patiemment atténuées par les deux légendaires chercheurs, qu’a été obtenue la version originale du BCG. Mais aujourd’hui, les souches vaccinales du BCG ne sont plus en mesure de lutter efficacement contre l'épidémie mondiale de tuberculose. Depuis 1924, date à laquelle Albert Calmette a diffusé son bacille atténué aux médecins du monde entier, ces souches vaccinales ont en effet subi un grand nombre de mutations. Interrogé par « le Quotidien du Médecin », Philip Supply, directeur de recherche CNRS au centre d'infection et d'immunité de Lille explique que « ces mutations ont pu réduire le pouvoir protecteur des souches vaccinales » (voir la vidéo ci-dessous).
L’objectif des chercheurs lillois est donc de comparer les génomes de ces souches historiques aux souches vaccinales actuelles afin de les améliorer. Dans un premier temps, ils vont tenter de remettre les bactéries en culture. « On n'est pas certain d'y parvenir, elles sont dans un état de dessiccation total », souligne Philip Supply. En cas d’échec, ils essaieront de procéder à une extraction de matériel génétique, sans succès garanti. À suivre…
Avec « le Quotidien du Médecin ».
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