LE MÉRITE de la découverte d’un nouveau gène de susceptibilité à la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) revient à une équipe française, celle du Pr Éric Souied (hôpital Henri-Mondor, Créteil). Il s’agit du SNP (polymorphisme d’un seul nucléotide) rs5888 du gène SCARB1. Il code pour la protéine SRB1 impliquée dans le métabolisme du cholestérol, la capture de la lutéine et de la vitamine E.
Les chercheurs ont fondé leur démarche sur des faits connus. Plusieurs SNP ont été déjà mis en évidence dans la DMLA, dont deux, tout particulièrement, touchent les gènes CFH et ARMS2. Alors que ces associations suggèrent un rôle de voies inflammatoires et oxydatives, Jennyfer Zerbib et coll. ont orienté leur recherche vers les micronutriments antioxydants et les lipides. C’est ainsi qu’ils se sont intéressés à des polymorphismes impliquant les voies des lipides, chez des patients non porteurs des deux mutations déjà connues CFH et ARMS2.
Le gène SCARB1.
La macula contenant de fortes quantités de lutéine et l’oxydation des acides gras polyinsaturés de la rétine étant prévenue par le vit E, les chercheurs ont ciblé le gène SCARB1. La lutéine, rappellent-ils, protège les photorécepteurs des dommages oxydatifs créés par la lumière. Pour vérifier leur hypothèse, ils ont enrôlé, en France, 1 241 patients atteints de DMLA ainsi que 297 contrôles. Aux États-Unis, ont aussi été recrutés 1 257 patients, porteurs d’une forme avancée, et 1 732 contrôles . Dans ces cohortes, l’équipe a dépisté les individus non porteurs des mutations de CFH et ARMS2 : soit 61 (4,9 %) personnes en France et 85 (4,9 %) aux États-Unis.
Parmi ces sujets, une association entre le gène SCARB1 et l’affection a été mise en évidence. Une hétérozygotie pour le SNP rs5888 majore le risque de DMLA, par rapport au génotype CC, dans la population française, odds ratio à 3,5 (p ‹ 0,01). En mêlant ces données à celles recueillies aux États-Unis, l’OR s’abaisse à 2,9 (p ‹ 0,002). Une étude par sous-groupes a été réalisée portant sur la forme exsudative. Dans les deux populations conjointes, l’OR est alors passé à 3,6 (p ‹ 0,0015).
« Ces données génétiques confortent les études fondamentales et épidémiologiques sous-tendant le rôle du cholestérol, de la lutéine et de la vitamine E dans la DMLA. Des études complémentaires incluant des corrélations avec les analyses sériques et des populations de plus grande importance sont nécessaires pour confirmer ces résultats », concluent les auteurs.
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