UNE ÉQUIPE de chercheurs français dirigée par Bernard Bihain vient de présenter ses travaux sur de nouveaux tests d’aide au diagnostic dans les cancers du sein et du poumon. D’après les premiers résultats obtenus en 2009, il serait ainsi possible de détecter 87 % des cancers du poumon non à petites cellules au stade opérable et près de 95 % des cancers du sein à un stade précoce. Développés par Genclis, une jeune société lorraine de biotechnologie, ces tests sériques peu invasifs seraient à ce jour parmi les plus performants.
Ces recherches reposent sur la découverte, en 2007, d’erreurs de la transcription dans les cancers. Parmi ces erreurs de transcription (substitutions, délétions, insertions), les « infidélités » à type d’omission d’une base sont en effet augmentées d’un facteur 14 dans les cancers. Le décalage du cadre de lecture se traduit par la formation de protéines « infidèles » inconnues, porteuses de peptides étrangers immunogéniques, appelés « TIPs » pour « transcription infidelity peptides », en anglais. S’ensuit alors une réponse du système immunitaire avec la production d’anticorps IgG contre ces fameux TIPs. Les tests mis au point visent précisément à détecter ces IgG antiTIP dans le sérum des patients.
Jusqu’à présent, les études ont été réalisées de façon rétrospective sur des échantillons des sérothèques de l’INCa et de l’INSERM. Dès le début 2010, il est prévu que des études prospectives de validation soient mises en place auprès de quelques centres pilotes, avec le soutien d’Oséo, de la région Lorraine et de la communauté urbaine du Grand Nancy.
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