SI LA CHIRURGIE bariatrique des obésités morbides améliore le diabète, il est possible qu’elle présente le même bénéfice glycémique dans les surcharges pondérales modérées. C’est ce que s’apprête à tester une équipe du Presbytarian Hospital à New York en réalisant un by-pass gastrique à des sujets diabétiques ayant un indice de masse corporel (IMC)› 26 et ≤ 35. Une corpulence est considérée normale pour un IMC compris entre 19 et 25, l’obésité morbide est définie par un IMC ≥ 35. « Certains éléments nous font penser que la chirurgie présente un intérêt au-delà du groupe des superobèses », explique le Dr?Francesco Rubino, chirurgien au Presbytarian Hospital.
L’étude doit inclure 50 patients ayant un diabète de type 2 qui seront randomisés soit dans le groupe by-pass gastrique, soit dans le groupe traitement médical classique avec modification du régime alimentaire et de l’activité physique. Il est prévu que les antidiabétiques les plus efficaces soient administrés dans le bras traitement médical. Le suivi médicamenteux, nutritionnel et sportif est assuré par une équipe multidisciplinaire de diabétologues et de nutritionnistes. Les patients du groupe traitement médical se voient offrir gratuitement la possibilité d’une chirurgie bariatrique soit au terme de l’étude, soit si le diabète reste insuffisamment contrôlé.
Dans l’obésité morbide, le by-pass gastrique est efficace dans le traitement du diabète de type 2 : normalisation glycémique, réduction du traitement médicamenteux, diminution de la mortalité. Selon des études antérieures, l’amélioration glycémique n’est pas expliquée en totalité par la perte de poids. Le tube digestif joue un rôle endocrinien, en particulier dans la sécrétion d’insuline, la régulation du poids corporel et l’appétit. Les chercheurs new-yorkais vont mesurer la réponse hormonale à un repas, pour une perte de poids équivalente dans chacun des deux groupes. L’équipe espère ainsi mieux caractériser les effets propres de la chirurgie sur le diabète à côté de ceux liés à la perte de poids. « Disposer d’une option chirurgicale contre le diabète ne signifie pas que ce soit le meilleur choix pour chaque patient diabétique, tempère le Dr?Rubino. C’est tout l’intérêt de mener des études randomisées sur le sujet afin de mieux définir les populations bénéficiaires. »
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