Les antidiabétiques de la famille des analogues du GLP-1 (Trulicity, Byetta, Bydureon, Victoza) et des inhibiteurs du DPP-4 (Onglyza, Januvia, Xelevia, Galvus) seraient sans lien de causalité avec l'apparition de cancers du pancréas, selon une étude menée sur plus d'1,3 million de diabétiques.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM) a mené une vaste étude sur le potentiel surrisque de cancer du pancréas chez des diabétiques traités par incrétinomimétiques (analogues du GLP-1 et inhibiteurs du DPP-4). L’étude, qui a porté sur plus d’1,3 million de patients, ne fournit pas d’argument en faveur d’un risque spécifique de ces traitements antidiabétiques.
L’étude s'est intéressée aux affiliés du régime général de l’assurance-maladie de 40 à 80 ans ayant un diabète de type 2 en 2010, suivis jusqu’au 31 décembre 2013 : 41,1 % ont reçu des inhibiteurs du DPP-4 (autrement dénommés gliptines) et 7,2 % des analogues du GLP-1. Au total, 3 113 cancers du pancréas sont survenus.
Le risque de survenue d’un cancer du pancréas est apparu 30 % plus élevé chez les personnes exposées aux gliptines. Mais rappelons que l’exposition aux autres antidiabétiques oraux (metformine, sulfamides notamment) était également associée à un risque de cancer du pancréas accru de 20 à 40 %. En revanche, l’exposition aux analogues de la GLP-1 n’apparaît pas associée au cancer du pancréas.
L’association entre gliptines et cancer du pancréas a été étudiée en détail. Il apparaît que cette association est particulièrement marquée peu après l’introduction des gliptines et décroît avec la durée d’exposition ainsi qu’avec la dose de traitement cumulée. Cette association ne diffère pas selon le type de gliptine considéré et elle n’est pas retrouvée pour les cancers autres que le cancer du pancréas.
« L’hypothèse la plus plausible pour expliquer ces résultats est celle d’un phénomène de causalité inverse, évoque l’ANSM. L’initiation ou l’intensification d’un traitement par gliptines serait la conséquence d’un déséquilibre du diabète, lui-même dû à un cancer du pancréas non encore diagnostiqué, plutôt que la cause de ce cancer. En effet, l’apparition ou l’aggravation d’un diabète de type 2, situation clinique fréquente en diabétologie, peut, parfois, constituer le premier symptôme d’un cancer du pancréas avant même que celui-ci ne soit diagnostiqué avec l’apparition des symptômes habituellement évocateurs. » Il n’y a donc pas de signal en faveur d’un risque spécifique des incrétinomimétiques vis-à-vis du risque de cancer du pancréas.
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