Le cancer de la prostate ne donne de signes urinaires que tardivement, lorsque son développement entraîne des compressions pelviennes (urétrale, vésicale voire rectale) (mais une hypertrophie bénigne de la prostate, symptomatique, peut coexister avec un cancer). La clinique reste peu spécifique : pollakiurie, impériosité, dysurie, rétention urinaire, brûlures mictionnelles, hématurie, hémospermie, dysérections, éjaculations douloureuses. Un examen des urines permet d’éliminer un diagnostic différentiel, notamment d’infection urinaire.
Le cancer peut, plus tardivement encore, être révélé par des signes liés aux métastases : thrombose veineuse, hydronéphrose, métastases osseuses (douleurs, fractures spontanées, tassement vertébral). L’altération de l’état général ou l’amaigrissement sont désormais rarement révélateurs de la maladie.
Un toucher rectal normal n’élimine pas l’existence d’un cancer (la tumeur peut être encore petite ou inaccessible) : le dosage du PSA reste indispensable. Inversement, un PSA normal ne dispense pas d’un toucher rectal (il n’y a pas de valeur seuil en deçà de laquelle il n’y aurait pas de risque de cancer) : une anomalie du toucher évoquant un cancer (prostate irrégulière, augmentée de volume, totalement ou partiellement indurée) justifie une échographie endorectale avec biopsies prostatiques. Cet examen fonde un diagnostic de certitude. Il permet aussi de déterminer le type histologique de la tumeur et son degré de différenciation, et d’apprécier ainsi son agressivité potentielle (score de Gleason).
Les cancers de la prostate localisés sont classés en trois sous-catégories en fonction de leur risque d’évolution selon la classification d’Amico prenant en compte le stade TNM (atteinte de la moitié d’un lobe, de plus de la moitié ou des deux lobes), le score de Gleason et le taux de PSA.
On estime que 84 % des cancers de la prostate sont diagnostiqués à un stade localisé, 3 % à un stade localement avancé et 10 % à un stade métastatique. Le délai moyen entre le diagnostic et l’apparition de métastases varie de 5 ans pour un score de Gleason compris entre 8 et 10 à plus de 15 ans pour un score compris entre 2 et 4. Au diagnostic, les tumeurs, généralement peu évoluées, peuvent bénéficier d’un traitement curateur, d’où une amélioration de la survie des patients depuis une vingtaine d’années.
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