SELON un projet d’avis de la Commission de la transparence, les contraceptifs oraux de troisième génération pourraient être déremboursés en raison d’une augmentation du risque thromboembolique veineux. De nouvelles études sont en cours pour une réévaluation de leur intérêt. En 2002, cette Commission avait déjà conclu que cette catégorie de contraceptifs à base de désogestrel, de gestodène ou de norgestimate, n’apportait pas d’ASMR comparée à celle de seconde génération à base de lévonorgestrel.
D’où une série d’interrogations : le déremboursement de ces médicaments va-t-il diminuer le nombre de prescriptions ? Quelle crédibilité accorder à des structures chargées de la santé publique quand elles tolèrent la présence de tels produits et hésitent à s’opposer aux laboratoires fabricants ? Avec in fine la question suivante : qui gère vraiment les questions de santé dans notre pays ? En effet quels intérêts privilégie-t-on : ceux des laboratoires pharmaceutiques en maintenant des produits inquiétants (avec, dans ce cas précis, des risques de survenue d’accidents thromboemboliques et donc d’AVC ischémiques) ? Ceux des femmes à qui on les prescrit, alors que d’autres molécules présentent moins de risques ?
Et au comptoir, face à la prescription de tels produits au rapport bénéfices/risques plutôt défavorable, que devons-nous dire ? D’autant que les patients entendent profiter du « meilleur médicament ». Même si notre code de déontologie et l’alliance thérapeutique qui nous lie au prescripteur nous invitent à ne pas remettre en cause sa prescription, la confiance et le contrat d’honnêteté qui nous lie aux patients, ainsi que leur droit à disposer d’une information fiable concernant leur santé et leur traitement, nous obligent également à dépasser une banale fonction de distributeurs.
Par conséquent, afin que, dans notre exercice officinal, le droit et l’éthique puissent être respectés, parions que l’HAS fasse preuve de suffisamment de fermeté quand elle auditionnera les laboratoires concernés, en vue d’interdire tout produit pouvant nuire à la santé. La raison sanitaire doit l’emporter sur la raison économique !
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques