Malgré les dénégations de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mercredi, des voix continuent de s'élever pour pointer la toxicité de génériques du Taxotère (docétaxel). Selon certains cancérologues, le problème n'est pas nouveau.
L'ANSM informait mercredi avoir ouvert une enquête de pharmacovigilance sur le docétaxel en septembre dernier, après le décès en août, à l'Institut Gustave Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), de trois femmes prenant cette molécule pour traiter leur cancer du sein. Une autre patiente a été victime, comme les autres, d'une grave entérocolite sans en connaître l'issue fatale. Depuis, deux autres patientes, également sous docétaxel pour un cancer du sein, sont décédées à Rennes en novembre et en février. Et, selon une information du « Figaro » hier après-midi, le nombre de décès serait en réalité de sept : « une autre patiente de 59 ans est morte à l’Institut Curie en juin, un autre cas (une femme de 72 ans) a été recensé il y a une dizaine de jours ».
À l'Institut Gustave Roussy, le docétaxel a été remplacé par le paclitaxel dès le mois d'août. Une alternative confirmée par l'ANSM mercredi dans un courrier aux cancérologues, même si aucune recommandation n'a encore émergé de l'enquête de pharmacovigilance en cours. L'Institut Curie a aussi remplacé le docétaxel par le paclitaxel depuis le second décès. D'après les informations du « Quotidien du Médecin », toutes les patientes décédées recevaient le même générique du Taxotère, le docétaxel Accord, un laboratoire indien. Mais pour l'ANSM, qui a déjà pu vérifier que la qualité des lots n'était pas en cause, rien ne permet, à ce stade, d'incriminer directement cette spécialité : « Plus de la moitié des patientes traitées avec du docétaxel dans le cadre d'une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante reçoivent une version générique, dont une large majorité provient de ce laboratoire, il n'est donc pas étonnant que toutes les patientes décédées aient reçu le même traitement. » Pourtant, d'autres cancérologues émettent des doutes sur les génériques du Taxotère. S'exprimant dans le journal breton « Le Télégramme », le Dr Hélène Simon indique avoir arrêté de prescrire du docétaxel depuis cinq ans, tout comme ses confrères brestois, après avoir remarqué une toxicité avec l'arrivée des génériques du produit, « et pas seulement avec un seul générique ».
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