Don du sang : le Comité d’éthique maintient l’exclusion des homosexuels

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Publié le 01/04/2015

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rejeté hier l’idée d’ouvrir le don du sang aux homosexuels. Son président, Jean-Claude Ameisen, explique que « le don du sang n’est pas un droit » et que « ce qui prime c’est la santé et la protection du receveur ». C’est pourquoi « il faut maintenir les contre-indications » actuelles, « tant que les réflexions, évolutions et recherches demandées n’auront pas abouti ». Depuis 1983, les hommes qui déclarent avoir eu une ou des relations sexuelles avec d’autres hommes sont exclus du don du sang à vie, en raison d’un risque considéré comme accru de la contamination par le virus du sida. En effet, le nombre de nouveaux cas d’infections par le VIH est 200 fois plus élevé parmi les hommes qui ont eu, au cours des 12 derniers mois, des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cette interdiction n’en est pas moins contestée par diverses associations qui y voient une discrimination sur l’orientation sexuelle. En Europe, la situation diffère d’un pays à l’autre : 10 des 28 pays sont passés d’une exclusion temporaire à des contre-indications temporaires de durée variable en fonction de la prise de risque sexuel. En Italie, Espagne et Pologne, les exclusions temporaires sont du même ordre pour les comportements à risque hétéros ou homosexuels. En France, les interdictions temporaires, généralement de quatre mois, ne concernent que les hétérosexuels qui ont eu des rapports sexuels à risques. Le CCNE rappelle que le risque de don contaminant a été estimé, pour la période 2009-2011, à 1/2 500 000 de dons du sang, mais il serait multiplié par 3,5 si les homosexuels étaient autorisés à y participer. Pratiqués aujourd’hui de manière obligatoire chez tous les donneurs de sang, des tests biologiques permettent de détecter l’infection par le VIH à partir du 12e jour qui suit une contamination, le danger provient donc de la période initiale de 12 jours durant laquelle l’infection reste indétectable. Le dernier cas de contamination d’un receveur en France date d’il y a treize ans.

Avec l’AFP.