Persuadée de l’intérêt de cette démarche, l’institut de médecine préventive de la faculté de médecine de Berne, la capitale de la Suisse, souhaite que les pharmaciens bernois puissent, pendant quatre mois, vendre du cannabis aux consommateurs habituels de ce produit. Il ne s’agirait pas de cannabis thérapeutique, mais d’un produit à fumer de bonne qualité, récolté et contrôlé par une société pharmaceutique.
Le projet souhaite « recruter » quelques centaines de fumeurs réguliers de cannabis, âgés de 18 ans au moins et en bonne santé, qui seraient incités, pendant quatre mois, à ne plus se fournir que dans les pharmacies participant à l’expérience.
Celles-ci leur délivreraient du cannabis à un prix équivalent à celui du marché clandestin, avec une limite maximale, contrôlée par l’ensemble des pharmacies, de quinze grammes par personne inscrite et par mois. Ce volume permet, selon le dosage fait par l’utilisateur, de consommer entre 30 et 60 joints par mois, soit un à deux par jour.
En d’autres termes, un tel volume dépasse largement les « besoins » d’un petit consommateur festif ou occasionnel, mais ne couvre pas ceux d’un gros fumeur régulier. Pour le consommateur, la vente en pharmacie aurait l’avantage de le libérer du monde des dealers et de ses contraintes, notamment la clandestinité, tout en lui offrant un produit de bonne qualité… et la possibilité de parler de sa consommation avec un professionnel qualifié. À l’issue des quatre mois, une vaste évaluation serait menée pour mesurer l’intérêt de cette démarche.
L’association bernoise des pharmaciens se déclare très favorable au projet, et souhaite sa concrétisation. Mais l’administration du canton de Berne est divisée sur la question, après avoir déjà bloqué, il y a quelques mois, la création de « coffee-shop » sur le modèle néerlandais. C’est donc le Conseil fédéral, l’équivalent du ministère de la Santé, qui devrait trancher dans les jours à venir.
Les associations de pharmaciens d’autres villes suisses, notamment Bâle, Zurich et Genève, se déclarent eux aussi favorables à une telle expérience, même si quelques officinaux ont, à l’inverse, exprimé leur scepticisme et refusé de participer à un tel projet.
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