PREMIER REPRÉSENTANT d’une nouvelle classe thérapeutique d’immunomodulateurs, le fingolimod, analogue structural de la sphingosine, est un puissant agoniste des récepteurs sphingosine-1-phosphate, qui bloque la sortie des lymphocytes du thymus et des ganglions lymphatiques, entraînant une diminution du nombre de lymphocytes dans le sang périphérique et une réduction de l’infiltration pathogénique des cellules lymphocytaires dans le système nerveux central.
L’efficacité et la sécurité d’emploi du fingolimod ont été évaluées dans deux études cliniques internationales, multicentriques de phase III chez des patients âgés de 18 à 55 ans souffrant d’une SEP rémittente-récurrente ayant eu au moins une poussée documentée au cours de l’année précédente ou au moins deux poussées documentées au cours des deux années précédentes :
– FREEDOMS, étude randomisée en double aveugle contrôlée versus placebo menée pendant vingt-quatre mois chez 1 272 patients ;
– TRANSFORMS, étude randomisée en double aveugle, contrôlée versus interféron bêta-1a (30 µg en IM par semaine) menée pendant douze mois chez 1 292 patients.
Les résultats de ces deux études ont montré une réduction significative des taux de rechutes annualisés (critère principal) respectivement de 54 % et 52 % (p ‹ 0,001) chez les patients qui recevaient le fingolimod (0,5 mg une fois par jour) comparé respectivement au placebo et au comparateur actif, une réduction significative du risque de progression du handicap chez les patients traités par le fingolimod : 17,7 % contre 24,1 % chez les patients sous placebo.
Dans ces deux études, les images obtenues par IRM (critères secondaires) montraient significativement moins de nouvelles lésions ou de lésions plus grandes ainsi qu’une moins grande perte du volume cérébral avec le fingolimod (1).
Tolérance.
Le fingolimod a été étudié chez plus de 4 000 patients atteints de SEP. Les effets indésirables les plus fréquents ont été des céphalées, une toux, des élévations des transaminases, des dorsalgies, une légère augmentation de la pression artérielle.
Les autres effets indésirables imputés au fingolimod sont une bradyarythmie en début de traitement, un œdème maculaire et une bronchoconstriction bénigne (1-2).
Les taux d’infections, incluant les infections graves, ont été globalement comparables entre les groupes de traitement avec toutefois une augmentation des infections des voies aériennes inférieures chez les patients traités par fingolimod.
Le nombre de cancers rapportés dans le programme d’essais cliniques a été faible avec des taux comparables entre les groupes fingolimod et témoins (1-2).
Afin d’encadrer la mise à disposition du fingolimd (Gilenya), un plan de gestion des risques européens a été élaboré et sera mis en œuvre en France dès sa commercialisation. Il comprend notamment la mise à disposition de documents d’information destinés aux médecins et aux patients, validés par l’AFSSAPS, ainsi que des études de sécurité d’emploi qui permettront de mieux connaître le profil de sécurité du produit dans les conditions réelles d’utilisation.
Le fingolimod (Gilenya) est un médicament d’exception. Sa prescription est strictement réservée aux spécialistes hospitaliers en neurologie.
1) Kappos L et al., A placebo-controlled trial of oral fingolimod in relapsing multiple sclerosis. N. Engl J Med 2010; 362 :387
2) Cohen et al., Oral fingolimod vs intramuscular Interferon in relapsing Multiple Sclerosis. N. Eng J Med. vol 362 n°5, Feb 42010.
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