SI JE VOUS DIS que le Viagra (Sildénafil) peut être utilisé contre le mal des montagnes, je ne vous apprendrais sans doute rien. Mais saviez-vous que l’idée de cette curieuse indication est venue de France ? C’est en juillet 2003, au laboratoire Vallot, à 4 350 mètres d’altitude, tout près du sommet du mont-blanc, que le Pr Jean-Paul Richalet a l’idée de vérifier les effets d’un traitement par Viagra (3 comprimés par jour) sur une équipe de 12 alpinistes. Alors qu’ils ont été déposés en hélicoptère la veille de l’expérience, les hommes traités au sildénafil voient leurs symptômes du mal des montagnes progressivement disparaître. L’hypoxie, dont les effets se font généralement sentir à partir de 3 000 mètres, provoque en effet une altération provisoire de l’organisme qui se manifeste habituellement par des symptômes bénins (migraines, insomnies, nausées, perte d’appétit, etc.). Elle peut aussi dégénérer en œdème pulmonaire ou cérébral, parfois fatal. Selon l’hypothèse que l’équipe Richalet a entrepris de vérifier, le sildénafil diminuerait l’hypertension artérielle pulmonaire - cause principale de l’œdème pulmonaire -, et pourrait améliorer la circulation du sang dans les poumons, diminuer les symptômes du mal des montagnes et accroître les performances physiques.
Accroître les performances physiques, c’est cette dernière propriété qu’a justement décidé de mettre à profit l’entraîneur de l’Alianza Lima, l’un des clubs de football les plus populaires du Pérou. Wilmar Valencia étudie donc sérieusement la possibilité de donner du Viagra à ses joueurs lors des matches en altitude pour le championnat local. Le préparateur physique d’Alianza explique de son côté que le Viagra aide le cœur à pomper plus de sang, permettant ainsi une meilleure oxygénation, sans que son usage soit considéré comme du dopage. Soit. Espérons seulement que le sildénafil ainsi administré ne détournera pas les joueurs du ballon à cause de ses effets premiers…
3 questions à…
Françoise Amouroux
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