L'OMS n'a pas désigné l'épidémie qui sévit actuellement en République Démocratique du Congo (RDC) comme une urgence de portée internationale, parce que la situation peut « être maîtrisée », notamment grâce à une campagne de vaccination qui a débuté lundi.
Sur les 7 500 doses d'un vaccin expérimental que va fournir l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les autorités congolaises en ont déjà réceptionné 5 400 samedi. De quoi démarrer dès lundi la campagne de vaccination dans la province de l'Équateur, au nord-ouest de la RDC, ciblant 600 personnes, à savoir « le personnel de santé, les contacts des malades et les contacts des contacts ». En outre, le laboratoire américain Merck & Co, qui développe ce vaccin, s'est engagé à mettre gratuitement à disposition « 300 000 doses » dans le cadre d'un accord conclu en 2016 avec l'Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI) en cas d'épidémie. L'OMS espère vacciner, dans un premier temps, entre 8 000 et 10 000 personnes, en partant du principe de « vacciner 150 contacts et contacts de contacts de chaque patient ». Ce vaccin, qui doit être conservé entre -60 et -80 degrés Celsius serait « très efficace » selon l'OMS, mais il ne constitue pas une protection pour les personnes infectées avant la vaccination. Chaque personne vaccinée bénéficiera d'une visite de suivi à domicile à six reprises.
Le dernier bilan, révélé vendredi dernier, fait état de 43 cas signalés dans la région d'Équateur, dont 17 confirmés, 21 probables et 5 suspects, selon le ministère de la Santé, qui précise que « le gouvernement a décrété la gratuité des soins car la barrière financière ne peut en aucun cas constituer un frein à l'accès aux soins ». De son côté, l'OMS parle de 45 cas dont 25 décès dans le pays. Les premiers cas sont apparus dans une zone rurale du nord-ouest avant de se propager à Mbandaka, ville d'environ 1,5 million d'habitants reliée à Kinshasa par de nombreuses liaisons fluviales.
Face à la menace, des pays voisins ont mis en place une série de mesures de sécurité : examen rapide des personnes arrivant de la RDC, mobilisation des personnels de santé, renforcement des capacités des centres de santé, sensibilisation des populations. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé le déploiement d'épidémiologistes et de personnel médical à Kinshasa et sur 16 points d'entrées aux frontières de la RDC, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mobilisé plus de 200 volontaires pour lutter contre la propagation d'Ebola.
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