Appelé aussi « dermatite atopique », c'est une forme courante d’eczéma chronique, survenant sur un terrain atopique (i.e. un terrain ayant tendance à développer une réaction allergique médiée par des anticorps de type IgE au contact d'allergènes : poussières, pollen, poils d'animaux, etc.). Le sujet atopique présente souvent, simultanément ou en alternance, diverses réactions allergiques ayant volontiers une composante héréditaire : rhume des foins, urticaire, asthme ou intolérance alimentaire.
Épidémiologie
L’eczéma atopique touche 10 à 20 % des enfants et 2 à 3 % des adultes en Europe. Débutant le plus souvent chez le nourrisson, la maladie disparaît souvent vers 5-6 ans mais elle perdure à l’âge adulte chez environ 15 % des sujets atopiques dans l’enfance et, chez 25 % d’entre eux, elle induit une tendance à développer par la suite des allergies alimentaires, un asthme et/ou une rhinite allergique.
La participation génétique est importante : 50 à 70 % des parents d'enfants atopiques présentent eux-mêmes un signe d'atopie (eczéma dans l'enfance par exemple) et 70 % des vrais jumeaux font tous deux de l'eczéma atopique. Les patients présentant un eczéma atopique sont porteurs de mutations génétiques, affectant notamment le gène codant pour la fillagrine (gène FLG codant la flg). Cette protéine de l’épiderme joue un rôle dans la protection cutanée et contribue à maintenir un niveau d’hydratation cutanée optimal : la peau jouant alors moins son rôle de barrière, les antigènes et les irritants chimiques y pénètrent plus facilement.
D’autre part, l’absence de la flg augmente le pH de la peau (ce même phénomène fait suite à l’utilisation de savons alcalins) : le milieu basique favorise la colonisation par des bactéries pathogènes et ralentit la réparation cutanée. Ces modifications constituent de plus un environnement idéal pour certaines enzymes telles que les sérines protéases, qui clivent les constituants de la barrière cutanée.
Bien qu’il soit de loin le plus important, le FLG n’est pas le seul gène associé à l’eczéma atopique : d’autres gènes mutés codent pour des facteurs de l’inflammation tels que certaines interleukines, des protéases ou leurs inhibiteurs.
L’eczéma atopique doit beaucoup aussi aux facteurs environnementaux et notamment à des anomalies dans le microbiome digestif et/ou cutané. Divers facteurs associés au mode de vie « occidental » expliqueraient ainsi l’augmentation importante de sa fréquence (diminution de l’exposition aux agents infectieux pendant la petite enfance, abandon de l'allaitement maternel, allergie au lait, polluants et allergènes environnementaux).
L’eczéma atopique se manifeste différemment selon l'âge :
- Chez le nourrisson, les lésions, érythémateuses, sèches et rugueuses, parfois suintantes et croûteuses, apparaissent sur les joues, parfois sur le front ou le cuir chevelu pour s’étendre sur les faces d’extension des bras et des jambes et sur le tronc.
- Chez l’enfant, après l’âge de 2 ans, les lésions prédominent dans les plis de flexion des coudes, des genoux et des poignets.
- Chez l’adolescent et l’adulte, les lésions, souvent épaissies, se localisent surtout au visage et au cou et sur les membres.
Eczéma atopique
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Publié le 09/01/2017
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3315
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