LE DERNIER-NÉ des contraceptifs d’urgence a été présenté au congrès de la Société européenne de gynécologie à Rome. Il s’agit de l’acétate d’ulipristal dosé à 30 mg, Ellaone, élaboré par les laboratoires HRA Pharma. Il s’agit d’un « Selective Progesterone Receptor Modulator », ou SPRM, développé uniquement dans cet objectif. Les études ont été menées par les National Institutes of Health (Bethesda, Maryland). Le produit a eu l’autorisation de mise sur le marché par l’EMEA (Agence européenne du médicament) en mai 2009. Ellaone sera disponible, en France, dans les semaines à venir.
La molécule inhibe ou retarde la rupture folliculaire en déplaçant le pic de LH ou en bloquant ses effets sur l’ovaire. Ellaone empêche donc la survenue d’une grossesse si elle est prise en phase folliculaire tardive, même si le taux de LH a commencé de monter (le Norlevo, LNg, dans ce cas, n’agirait plus). Elle empêche l’ovulation de se produire pendant toute la durée de la survie possible des spermatozoïdes, soit 5 jours.
Temps de survie des spermatozoïdes.
Ellaone agit trois fois plus que LNg en cas de prise dans les 24 heures après un rapport, deux fois plus si elle est prise entre 0 et 72 heures. Elle est toujours efficace au bout de 120 heures (5 jours) après le rapport, temps de survie des spermatozoïdes, et ce, même chez les femmes obèses dont l’IMC est compris entre 25 et 34,99. Il est à noter que, dans ce cas, l’action du LNg était moindre. L’efficacité d’Ellaone est démontrée à n’importe quel moment du cycle. La molécule est bien sûr contre-indiquée en cas de grossesse. En cas de lactation, on lui préfère le lévonorgestral LNg, sinon il est conseillé d’arrêter l’allaitement pendant 36 heures. Les règles suivantes sont normales, elles surviennent en moyenne à la date prévue, voire 2 à 3 jours plus tard. La tolérance de ce produit est semblable à celle du LNg. Il s’agit de maux de tête, de vomissements, de nausées, de fatigue ou de dysménorrhée. La contraception d’urgence vit des échecs de la contraception. Certaines femmes veulent ignorer le risque de grossesse, d’autres rencontrent des difficultés d’accès à la contraception, d’autres tolèrent mal cette dernière. Il existe souvent une ambivalence par rapport au désir de grossesse. Parfois, c’est le partenaire qui refuse l’utilisation d’un contraceptif. Enfin, certaines ne prévoyaient pas de passer à l’acte.
En France, l’accès à la contraception d’urgence a constitué un réel progrès. Sa délivrance sans prescription médicale a fait progresser de 72 % son utilisation et n’a pas modifié le suivi d’une contraception régulière dans 71 % des cas (Moreau APJH 2009). C. Moreau (Paris) a rappelé que 67 % des grossesses sont désirées, 13 % ne le sont pas et 21 % sont à l’origine d’une IVG.
lors du 8e Congrès de la Société européenne de gynécologie.
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