Une grande étude internationale montre que 21 antidépresseurs utilisés couramment sont efficaces dans le traitement des dépressions aiguës de l’adulte.
Les antidépresseurs sont-ils efficaces pour traiter la dépression ? Cette question qui fait débat depuis des années pourrait être enfin tranchée, à la suite de la publication d’une méta analyse publiée dans le « Lancet ». Cette étude de très grande envergure (522 essais cliniques et plus de 116 000 participants) montre que 21 antidépresseurs sont efficaces versus placebo pour traiter à court terme les dépressions aiguës de l’adulte.
Toutefois, leur efficacité s’avère faible à modérée (efficacité définie par une réduction de ≥ 50 % du score total de dépression après 8 semaines de traitement), et diffère selon les traitements. Les molécules les plus efficaces sont l’agomélatine (Valdoxan en France), l’amitriptyline (Laroxyl, Elavil), l’escitalopram (Seroplex et génériques), la mirtazapine (Norset et génériques), la paroxétine (Deroxat et génériques), la venlafaxine (Effexor et génériques) et la vortioxetine (Brintellix).
En revanche, la fluoxétine (Prozac et génériques), la fluvoxamine (Floxyfral et génériques), la réboxétine (non commercialisé en France), et la trazodone (Trazolan et Trittoco retard, non commercialisés en France mais disponibles en ATU) ont été jugés moins efficaces.
Les antidépresseurs diffèrent également en termes de tolérance (mesurée par le taux d’abandon de traitement après 8 semaines). Les mieux supportés sont l’agomélatine (Valdoxan), le citalopram (Seropram et génériques), l’escitalopram (Seroplex et génériques), la fluoxétine (Prozac et génériques), la sertraline (Zoloft et génériques), et la vortioxetine (Brintellix). Ceux qui ont été moins bien tolérés sont l’amitriptyline (Laroxyl et génériques), la clomipramine (Anafranil et génériques), la duloxétine (Cymbalta et génériques), la fluvoxamine (Floxyfral et génériques), la réboxétine, la trazodone et la venlafaxine (Effexor et génériques).
Au final, ces travaux montrent que « les antidépresseurs peuvent être un outil efficace dans le traitement de la dépression, mais ils ne doivent pas toujours être utilisés en première ligne. D'autres options sont à considérer, telle que les psychothérapies », évoque le Dr Andrea Cipriani, psychiatre (Oxford Health NHS Foundation Trust) et coauteur de l’étude. De plus, « nous savons que près d'un tiers des patients souffrant de dépression ne répondra pas aux traitements médicamenteux. Alors, avec une efficacité allant de faible à modérée pour les traitements disponibles, il est nécessaire de les améliorer davantage », ajoute-t-il. Par ailleurs, ces résultats ne sont extrapolables qu’aux patients atteints uniquement de dépression aiguë. Ceux qui présentaient une dépression bipolaire, des symptômes de psychose, ou une dépression résistante aux traitements, ont été exclus de l’étude.
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