Les fibromes utérins sont les tumeurs solides bénignes les plus fréquentes de l’appareil génital féminin. Ils touchent 20 à 40 % des femmes en âge de procréer.
Entre 25 et 50 % des femmes présentent des symptômes : saignements utérins excessifs, douleurs abdominales souvent sévères, mictions fréquentes ou l’incontinence urinaire, anémie et infertilité. L’impact sur la qualité de vie familiale, sociale et professionnelle est important. De nombreuses femmes attendent plus de 5 ans avant de consulter : suivre un traitement peut impliquer de sacrifier leur sexualité, leur féminité ou même leur fertilité.
Prise en charge des symptômes modérés à sévères.
En cas de symptômes sévères, la prise en charge peut être chirurgicale : hystérectomie chez la femme âgée et la femme non désireuse d’enfant, myomectomie chez la femme jeune et la femme désireuse d’enfants et embolisation de l’artère utérine qui assèche le fibrome et fait disparaître les symptômes. « Mais, malgré ces techniques, il existe souvent des récidives de fibromes. Les agonistes de la GnRH ont montré leur efficacité en traitement préopératoire pour réduire le volume des fibromes, mais leur utilisation est limitée en raison de leurs effets secondaires liés à l’abaissement du taux d’estrogènes à un niveau post-ménopause (bouffées de chaleur, perte de densité minérale osseuse…) », a rappelé le Pr Philippe Bouchard (Saint-Antoine, Paris). L’ulipristal acétate est le premier composé d’une nouvelle classe de médicaments, modulateur sélectif des récepteurs de la progestérone, actif par voie orale qui a déjà montré son efficacité dans deux études pivots de phase III (PEARL I et PEARL II). À 3 mois de traitement, il stoppe rapidement les saignements utérins (en moyenne en une semaine), réduit le volume des fibromes et présente un bon profil de tolérance. Il est indiqué dans le traitement préopératoire des symptômes modérés à sévères des fibromes utérins chez la femme adulte en âge de procréer. La durée du traitement est limitée à 3 mois.
Jusqu’à 4 cycles de 3 mois de traitement
L’étude PEARL III, en ouvert, avait pour objectif de montrer l’efficacité et la tolérance à long terme de l’ulipristal acétate (UPA) dans le traitement des symptômes des fibromes utérins. Les patientes ont reçu un premier traitement (n=209), puis dans la phase d’extension (n=132) elles ont pu recevoir jusqu’à trois autres cycles de traitement de 12 semaines (n=107) par UPA 10 mg/jour, chacun suivi par un traitement de 10 jours en double aveugle norethistérone acétate (10 mg/jour) ou placebo. « Après le 1er cycle de traitement par UPA, 79 % de patientes présentent une aménorrhée au bout de 4 jours en moyenne, 89 % après le 2e traitement (au bout de 2 jours), 88 % après le 3e et 90 % après le 4e (au bout de 3 jours) », a expliqué le Pr Jacques Donnez (Bruxelles, Belgique). La diminution moyenne de volume des fibromes était respectivement de - 45,1 %, - 63,2 %, - 67 %, et - 72,1 % après 1, 2, 3 et 4 traitements par UPA. Les biopsies de l’endomètre n’ont pas montré d’hyperplasie. L’acétate de norethistérone n’agit pas sur le volume des fibromes ni sur l’histologie de l’endomètre.
Ces résultats montrent donc qu’un traitement séquentiel d’UPA permet de mieux contrôler les saignements et le volume des fibromes.
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