Depuis le 9 janvier, date de l'annonce des premiers ratés dans la procédure de retraits de lots des produits Lactalis contaminés, vous avez été nombreux à réagir sur lequotidiendupharmacien.fr. D'autant que l'affaire débute dans un réseau qui est un peu l'ennemi intime des pharmaciens, celui de Michel-Edouard Leclerc. Près de 1 000 boîtes de laits y auraient été vendues après le lancement de l'alerte.
« M. Leclerc peut dormir sur ses deux oreilles ! Aucun média grand public ne va relayer cette information », s'aventure ainsi Nicolas, peut-être un peu aveuglé par ce très vieux contentieux. Le célèbre distributeur n'en a en tout cas pas fini de subir les sarcasmes des pharmaciens. « C'était comment déjà leur slogan ? "On marche sur la tête". Effectivement ils marchent bien sûr leur tête ! » ironise Batoul, tandis qu'Antoine fait mine de s'interroger : « le distributeur affirme avoir identifié les consommateurs ayant acheté ces produits. A-t-il l'autorisation de tous ses clients ? » Critiques et quolibets pleuvent durant quelques jours, mais l'affaire évolue vite… Et outre le fait que d'autres grands noms de la GMS sont désormais également pointés pour des rappels de lots tardifs, le réseau officinal lui-même prend sa part de responsabilité dans l'affaire. Le 11 janvier, on apprend que la première vague de contrôles menés par la DGCCRF a épinglé 44 officines… L'UDGPO avait à peine eu le temps de se féliciter du comportement des confrères, jusque-là irréprochables, dans la procédure de rappel de lots, que la disgrâce tombe sur le réseau et déclenche l'ire de la présidente de l'Ordre. Le coup est si dur qu'il soulève parfois le scepticisme : « J'ai du mal à y croire… Est-ce une info ou est-ce une intox ? » s'interroge Hervé.
Occasion manquée
Les réactions s'enchaînent et se déchaînent, mêlant colère et dépit. « Je suis écœuré ! C’est à se demander si on vaut vraiment mieux que les GMS ! » s'inquiète Thomas. « Dommage qu'une quarantaine de confrères n'aient pas été professionnels, l'occasion aurait été belle… L'ordre prononcera-t-il des sanctions ? » écrit Bruno. Certains s'efforcent d'expliquer, à défaut d'excuser. « Au sujet des alertes en pharmacie, on est passé en quelques années, de 1 à 2 par an à 1 000 », fait remarquer Pascal. « Je pense que parmi ces quelques confrères fautifs (dont je ne suis pas), il y en a un certain nombre qui sont complètement débordés dans leur officine et ne parviennent tout simplement plus à gérer convenablement face aux multiples taches, obligations, réglementations, pressions financières… » suggère Jean-Philippe. Mais le plus souvent, à la colère s'ajoutent d'amers regrets. « C’était malheureusement l'occasion de prouver beaucoup de choses et les quelques "confrères", trop je-m’en-foutistes ou trop cupides vont nous mettre au même niveau que la GMS… » regrette Jean-Luc. « Bravo Madame la Présidente (de l'Ordre, N.D.L.R.) et à mon sens les sanctions devront être exemplaires car ces quelques confrères bêtes à manger du foin nous enlèvent l'occasion de montrer que le médicament ne peut pas aller en grande surface », estime Marion-Chantal. Un commentaire en forme de verdict annoncé qui en dit long sur la blessure subie par toute une profession.
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