Les cas avérés de maladie de Lyme sont en « augmentation significative » en France. Précisément, plus de 67 000 cas ont été « diagnostiqués en médecine générale » en 2018, soit 104 cas pour 100 000 habitants. Des chiffres annoncés le 3 juillet par le ministère de la Santé à l'issue d'un comité de pilotage consacré à cette pathologie. « Des conditions climatiques favorables au développement des tiques et la sensibilisation des professionnels de santé au diagnostic de cette maladie pourraient expliquer cette augmentation », analyse la Direction générale de la santé (DGS).
Face à ce constat, le ministère envisage de « renforcer les actions de prévention ». La DGS a également annoncé à cette occasion le nom des cinq établissements hospitaliers qui feront office de « centres de référence pour la prise en charge des maladies vectorielles à tiques ». Désormais, les CHU de Clermont-Ferrand (associé au CHU de Saint-Etienne), de Marseille, de Rennes, de Strasbourg (associé à CHU de Nancy), ainsi que celui de Villeneuve-Saint-Georges (associé au CHU de Créteil) prendront en charge les patients les plus complexes « en respectant les recommandations nationales ».
Derrière le comptoir, l'officinal français peut conseiller le patient sur la manière adéquate de retirer la tique mais c'est, bien sûr, au médecin de décider si un traitement antibiotique doit être administré. Au Québec, pour répondre aux spécificités de la maladie de Lyme, un pouvoir de prescription a été donné aux pharmaciens, dans des cas bien précis.
Au Québec, les pharmaciens en première ligne contre Lyme
Lancée durant l'été 2018, une expérimentation permet à des officinaux québécois de proposer, à un patient piqué par une tique, une prophylaxie post-exposition (PPE), impliquant l'administration d'une dose d'amoxicilline ou de doxycycline. Une mesure décidée suite à l'augmentation du nombre de cas déclarés de maladie de Lyme depuis 2011. Alors que 125 cas avaient été recensés dans la Belle province en 2014, 329 l'ont été en 2017. C'est une ordonnance collective qui définit de manière précise la liste des communes où les officinaux peuvent proposer la PPE. Contrairement à la France, le Canada, comme les États-Unis, répertorie précisément les zones dans lesquelles des tiques infectées par borrelia burgdorfferi, la bactérie porteuse de la maladie, sont très présentes. Les symptômes de la maladie de Lyme apparaissent entre 3 et 30 jours après la piqûre de tique. Or, selon les études menées à ce jour, « dans les premières 24 heures, le risque de transmission de la bactérie n’a jamais été mis en évidence dans les études expérimentales les plus transposables à l’humain, même s'il ne peut être exclu dans des circonstances particulières ». Comme le rappellent également les autorités sanitaires québécoises, « deux études réalisées chez l’humain montrent que le risque de développer un érythème migrant pourrait atteindre 25 % si la tique à pattes noires est restée accrochée à la peau de la personne au moins 72 heures ». Après 12 mois d'expérimentation, le nombre de personnes infectées au Québec est passé de 249 à 219 en 2018. Des chiffres qui rappellent donc l'importance de retirer l'animal le plus vite possible et d'inciter, le cas échéant, les patients à revenir en officine si des symptômes venaient à apparaître quelques jours plus tard.
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