les infections opportunistes que sur les décès. La raison en demeure incertaine.
UNE ÉTUDE préliminaire en 1995 a montré que l’administration intermittente d’interleukine-2 (IL-2), associée aux antirétroviraux, chez des patients porteurs du VIH entraînait une augmentation du taux des cellules T CD4 (augmentation de leur survie). Ceci soulevait l’espoir que l’IL-2 puisse retarder la progression de la maladie, à condition que son bénéfice dépasse sa toxicité.
Deux études internationales - ESPRIT (Evaluation of Subcutaneous Proleukin in a Randomized International Trial) et SILCAAT (Subcutaneous IL-2 in patients with Low CD4 Counts under Active Antiretroviral Therapy) - ont donc été conduites afin d’évaluer les effets de l’IL-2 sur la progression de l’infection (maladies opportunistes) et le décès.
Ces études de phase III ont été codirigées par le Pr Yves Lévy (INSERM et CHU Henri-Mondor, Paris), les Drs Donald Abrams (San Francisco) et Marcelo Losso (Buenos Aires). La principale différence entre ces études réside dans le fait que SILCAAT a enrôlé des patients ayant des CD4 compris entre 50 et 299/mm3, ESPRIT des CD4 à 300/mm3 et plus.
Les patients ont été randomisés pour recevoir l’interleukine-2, en sous-cutanée, en plus du traitement antirétroviral, ou seulement les antirétroviraux. L’IL-2 était administrée en cycles de 5 jours, à
8 semaines d’intervalle. Dans SILCAAT (1 695 patients, 11 pays), les participants ont reçu 6 cycles de 4,5 millions UI, deux fois par jour ; dans ESPRIT (4 111 patients,
25 pays), 3 cycles de 7,5 millions UI deux fois par jour. Des cycles supplémentaires pouvaient être donnés, si besoin, pour maintenir les CD4 au-dessus d’un seuil prédéfini.
L’IL-2 élève bien le taux des CD4.
Après un suivi moyen de 7 à 8 ans, ces études ont confirmé que l’IL-2 élève bien le taux des CD4, de 53 (SILCAAT) et 159/mm3 (ESPRIT) mais ne réduit pas le risque d’infections opportunistes ou de décès.
« Ces résultats indiquent que les changements du taux des CD4 ne peuvent pas être utilisés comme marqueur substitutif des effets cliniques de ce type de traitement. Il y a plusieurs explications possibles pour ces résultats surprenants. Un message est clair : toutes les cellules CD4 pourraient ne pas être égales. Nous savons, par les études d’agents antirétroviraux, que les hausses du taux des CD4 sont associées à de meilleures évolutions cliniques ; pourtant ce n’est pas le cas de celles associées à l’IL-2 » déclare au « Quotidien » le Dr Jim Neaton (université du Minnesota).
« Nous projetons de conduire plusieurs études examinant les biomarqueurs dans les échantillons conservés, afin de comprendre si nous pouvons mieux prédire quels patients auront une maladie clinique. En général, nous pensons que nos résultats conduiront à une réévaluation du rôle précis du système immun dans la pathogenèse de l’infection par le VIH », fait-il entrevoir.
Si ces études mettent un point final à l’espoir de l’IL-2, elles ne signalent pas forcément la fin des cytokines. Le Pr Lévy évalue l’IL-7, qui semble avoir moins d’effets secondaires.
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