Le Collectif Action Nuit, qui réunit les professionnels du milieu de la nuit, alerte les autorités d'un usage croissant de drogues de synthèse, la GBL et le GHB, chez les jeunes fêtards, entraînant des conséquences dramatiques. Le préfet de police de Paris parle de 50 à 100 comas par an.
Le 10 mars, dans un club parisien, deux jeunes gens sont tombés dans le coma après avoir bu dans des bouteilles ne leur appartenant pas. Après plusieurs semaines d'hospitalisation, l'un d'eux est décédé. Face à la recrudescence d'événements dramatiques, le Collectif Action Nuit a interpellé les autorités le 22 mars dernier pour leur signaler « l’accès trop facile à ces produits potentiellement mortels », soulignant que « le GBL est une substance interdite depuis 2011 et pourtant accessible sur Internet ». Le collectif liste ses actions au quotidien : vidéosurveillance des accès et espaces publics, filtrages et consigne des boissons à l’entrée, formation des équipes de service et de sécurité aux risques en milieu festif, formation aux gestes de premier secours de toutes les équipes, équipement de premiers secours, diffusion de documents de prévention agréés par les autorités sanitaires et de police, affichage public, etc. Mais il a besoin de relais : « Nous demandons aux pouvoirs publics de l’aide face à une situation que nous ne pouvons gérer seuls. » Il réclame ainsi des « moyens légaux dissuasifs plus efficaces ».
Lors d'une réunion hier avec le collectif et les autorités sanitaires, le préfet de police de Paris Michel Delpuech a confirmé que la consommation de GBL (gamma-butyrolactone) « est en train de s'étendre », ajoutant que « l'on est sur un rythme de 50 à 100 comas par an » à l'échelle des hôpitaux de Paris, alors que deux à trois ans plus tôt, on en comptait 10. Depuis fin 2017, ce solvant industriel, qui se transforme en GHB une fois dans l'organisme, a causé 10 comas chez des jeunes de 19 à 25 ans dans des clubs parisiens. Michel Delpuech indique que six établissements abritant des trafics de stupéfiants ont fait l'objet d'une fermeture administrative depuis le début de l'année et que trois autres procédures sont en cours. Il s'est engagé à explorer les pistes juridiques pour « limiter la vente de ces produits ou leur accès facile, notamment sur Internet ». Il souhaite, d'ici à cet été, mettre en place un « plan d'action partenariale » avec les professionnels de la nuit et sensibiliser le grand public aux dangers de la GBL.
Avec l'AFP.
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