L’APPARITION de nouvelles molécules dans le traitement de l’hépatite C chronique laisse espérer de meilleurs espoirs de guérison pour les malades. C’est une grande nouvelle, alors que la stratégie recommandée jusqu’alors (interféron pégylé + ribavirine) n’est pas toujours optimale. En effet, elle ne s’adresse pas à tous les patients, et son taux de réussite est assez bas, globalement entre 50 % et 60 %. Ensuite, cette prise en charge s’accompagne de nombreux effets secondaires difficiles à supporter, d’où une mauvaise observance.
Disponibles en ATU.
La situation devrait donc beaucoup évoluer avec l’arrivée de molécules comme le sofosbuvir (Sovaldi) et le siméprévir (Olysio), qui ont obtenu leur AMM européenne et qui sont pour le moment disponibles en France de façon très restreinte, dans le cadre d’ATU de cohorte. D’autres molécules devraient suivre, notamment le daclatasvir (demande de commercialisation en cours).
Dans les études cliniques, ces nouveaux traitements ont montré une efficacité de l’ordre de 80 à 90 %, et sont extrêmement bien tolérés. Ils ont l’avantage de s’administrer par voie orale et durant des périodes courtes (3 à 6 mois contre 12 à 24 mois précédemment). Et cela, y compris chez les patients infectés par le virus de génotype 1 ou 4, plus difficiles à traiter. « Ces traitements pourraient même permettre d’éradiquer l’hépatite C d’ici à 2030, en traitant ne serait-ce que 10 % de la population diagnostiquée », indique un rapport présenté au congrès de l’Association européenne pour l’étude du foie (9 avril, Londres).
Hors de prix.
En revanche, un problème de taille demeure : ces nouveaux médicaments sont hors de prix. En France, il faut compter entre 35 000 euros (pour le siméprevir) et 56 000 euros (pour le sofosbuvir) pour un traitement de 12 semaines. Mal vu, dans un contexte ou les économies de santé sont de rigueur. Les autorités de santé françaises doivent donc mener une réflexion économique sur les dépenses de santé publiques et une bataille des prix avec les industries de santé afin de déterminer dans quelle mesure ces médicaments seront pris en charge. Au final, ils risquent d’être réservés aux personnes pour lesquelles il n’existe pas d’alternatives thérapeutiques et les cas les plus graves.
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