L’HÉPATITE E, identifiée comme une maladie infectieuse à transmission féco-orale touchant principalement les habitants des pays à faible niveau d’hygiène, n’épargne toutefois pas les pays industrialisés, comme le montre la description de cas autochtones d’hépatite E chez des patients n’ayant pas voyagé dans les régions endémiques. En France, où la description du premier cas autochtone – observé en Lorraine – remonte à 1995, le nombre d’hépatites E autochtones diagnostiquées a augmenté suivant une répartition géographique nord-sud.
L’étude décrite dans le BEH a pour objet de faire le point sur l’évolution de l’hépatite E en France de 2006 à 2008, en comparant les données avec celles recueillies lors du bilan 2002-2004. À partir des cas diagnostiqués en France par les laboratoires effectuant la recherche des marqueurs sérologiques et moléculaires, l’investigation a été conduite auprès des cliniciens, suivant le questionnaire exploratoire de l’hépatite E disponible en ligne sur le site
du Centre national de référence (www.cnr.vha-vhe.aphp.fr). De 2006 à 2008, 264 cas d’hépatite E autochtones, 51 cas d’hépatite E importées et 54 cas d’hépatite E dont le contexte épidémiologique n’a pas été précisé ont été rapportés, majoritairement chez les hommes de 55 ans pour les cas autochtones. Parmi les cas documentés autochtones, l’hépatite E est survenue chez 5 % de patients immunodéprimés avec la détection de virémie pendant deux à 15 mois. En comparant les deux périodes d’étude, les auteurs ont constaté une augmentation significative du nombre de cas (en données cumulées, 49 cas en 2006 et 372 en 2008).
La question de la source de l’infection est déterminante. L’exposition au réservoir animal est une des sources d’infection majeures actuellement reconnues dans la survenue d’hépatites E autochtones dans les pays industrialisés, avec une séroprévalence du VHE variant de 25 à 80 % dans les élevages de porcs. En France, la consommation de salaisons de porc ou de produits de chasse est l’exposition à risque citée dans un tiers des cas auto?ch?tones investigués. D’autres sources alimentaires sont évoquées : consommation d’eau de forage privé, consommation de fromages au lait cru de fabrication artisanale.
Objectif non atteint.
Concernant la légionellose, les données récentes montrent une diminution de l’incidence. En 2008, 1 244 cas ont été enregistrés en France, soit une incidence de 2,0/105 (diminution de 13 % par rapport à 2007). L’âge médian est de 61 ans, le sexe ratio homme/femme de 3 et la létalité de 10 %. Une exposition à risque était rapportée pour 38 % des cas. La majorité des cas a été diagnostiquée par un test de détection urinaire et une souche a été isolée chez 213 cas (17 %).
Ces données confirment la diminution observée depuis 2006. Cette baisse, indiquent les auteurs de l’étude, peut être attribuable en partie aux efforts réalisés pour la maîtrise du « risque légionelle ». Cependant, l’objectif du plan gouvernemental mis en place en 2004 de réduire l’incidence de 50 % est loin d’être atteint en 2008, précisent-ils. Selon eux, pour que le nombre de cas continue de diminuer, il est nécessaire de mieux contrôler la prolifération des bactéries dans l’ensemble des installations à risque, notamment dans les établissements recevant du public. Cela passe par une meilleure conception et maintenance des installations et par une sensibilisation de l’ensemble des partenaires impliqués sur la thématique légionelles.
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