DÉSIGNANT EN GREC un « sommeil profond », le coma se situe quelque part entre la simple sieste et le repos éternel. C’est un no man’s land pour la conscience, qui est mise au repos, tandis que les fonctions végétatives sont maintenues. Au repos ne veut pas dire totalement inactive. Il y a quelques jours, une jeune Croate s’est réveillée d’un coma de 24 heures. Surprise : la collégienne s’est mise à parler couramment l’allemand alors qu’elle venait juste d’en débuter l’apprentissage. Pour les neurologues, il ne s’agit pas d’un miracle, mais d’un cas connu bien que rare en la circonstance. Endommagée, la zone cérébrale de la langue maternelle passe le relais à celle permettant l’expression d’une langue étrangère. Ainsi a t-on vu des personnes se réveiller d’un coma en parlant des langues bibliques ou l’ancien égyptien. Sorti de son coma, artificiel cette fois, Johnny Hallyday, lui, semble heureusement n’avoir rien perdu de son immense répertoire, érigé en monument national. « Coma artificiel » : à ces mots les fans ont tremblé pour l’idole des jeunes. Il s’agit en fait simplement d’une anesthésie prolongée destinée à soulager la douleur du patient en soins intensifs. Elle dure de quelques heures à quelques jours. Rien à voir avec ces terribles comas provoqués par des traumatismes, suite à un accident de la route par exemple, et qui peuvent durer des années. Certains cas désespérés reviennent pourtant à la conscience après une « absence » d’une, voire deux décennies. On se souvient ainsi du film Good-bye Lénine, où un jeune Berlinois cache à sa mère sortie du coma la chute du Mur, pour lui éviter un nouveau traumatisme. Le coma a souvent une dimension tragique, mais donne lieu à des histoires extraordinaires. Comme celle de cette Anglaise en immersion pendant deux ans après une attaque cardiaque. On a tout tenté pour la réanimer, allant jusqu’à lui diffuser des chants de sa fille ou les pleurs de son fils. Et c’est finalement un doux baiser de son mari qui l’a sorti de son sommeil inconscient.
Des comas pas ordinaires
Histoires à dormir débout
Publié le 23/07/2010
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2745
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