LA RECTOCOLITE hémorragique (RCH) est l’une des deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) avec la maladie de Crohn. Environ 60 000 personnes en sont atteintes en France, avec un fort impact sur la qualité de vie et un risque d’invalidité précoce (entre 30 – 40 ans). Elle est diagnostiquée surtout chez les adultes jeunes (20-35 ans), mais elle peut se retrouver à tout âge, des enfants aux personnes âgées. Dans le monde, elle se retrouve essentiellement dans les pays industrialisés. La RCH atteint le rectum et s’étend plus ou moins haut vers le cæcum, respectant le grêle. Elle évolue par poussées avec des phases de rémission.
Selon l’étendue de la maladie, on distingue plusieurs formes : la rectite qui se limite au rectum, la colite gauche et la pancolite qui touche le colon entier. Les principaux symptômes sont des ténesmes, une incontinence anale, des rectorragies, une constipation proximale, des douleurs abdominales, une diarrhée chronique, des selles fréquentes, même la nuit, une perte de poids… Des manifestations extra-intestinales sont possibles : ostéopénie, ostéoporose, augmentation du risque de fractures…
Le profil évolutif est très variable selon les patients : globalement, la moitié des patients ont une amélioration progressive, alors que l’autre moitié évolue vers des formes modérées à sévères. Près de 30 % des patients ont une colectomie après 25 ans d’évolution qui peut entraîner de nombreuses complications. « De plus, il existe une augmentation du risque de cancer colorectal (5 % à 20 ans et 15 % après 30 ans d’évolution). Plus la maladie est étendue dans le colon et plus le risque augmente. Il est donc important de contrôler la maladie par un traitement médicamenteux précoce », indique le Pr Yoram Bouhnik (Clichy).
Rémission clinique et cicatrisation.
L’efficacité de l’adalimumab dans le traitement de la RCH a été évaluée dans deux études contrôlées versus placebo. Dans l’étude ULTRA 1, la proportion de patients ayant obtenu une rémission clinique au bout de 8 semaines a été deux fois plus importante dans le groupe adalimumab (18,5 %) que dans le groupe placebo (9,2 %). Dans l’étude ULTRA 2, au bout de 52 semaines, chez les patients ayant déjà reçu un anti-TNF, la proportion de patients en rémission était égale à 10,2 % dans le groupe adalimumab versus 3 % dans le groupe placebo. Chez les patients naïfs d’anti-TNF, elle était égale à 25 % versus 15,4 % dans le groupe placebo. De plus, un patient sur quatre est entièrement cicatrisé à 52 semaines. « Par rapport à l’autre anti-TNF actuellement disponible dans cette indication, l’adalimumab, qui s’administre par voie sous-cutanée, peut être une option intéressante chez des patients jeunes et actifs », souligne le Pr Laurent Peyrin-Biroulet (CHU Nancy). Les données de tolérance confirment celles des études précédentes issues des dix années de recul d’utilisation d’Humira.
La rectocolite hémorragique est la 9e indication d’Humira en Europe.
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