La France est l'un des pays européens les plus touchés par l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), avec plus de 87 000 patients atteints en 2017, un chiffre en augmentation de 20 % par rapport à 2013, souligne la Cour des comptes dans son rapport annuel.
Malgré cette hausse du nombre de cas, les efforts menés pour inverser la tendance sont insuffisants, déplore l’organisme.
Renforcer la prévention
L‘instance préconise donc, en premier lieu, de miser sur la prévention, en « amplifiant les actions de dépistage chez les personnes présentant des facteurs de risque » et en « déployant en direction du grand public une communication sur les risques, le dépistage et les traitements possibles de la maladie rénale chronique », afin d’éviter ou retarder le passage de la maladie rénale chronique vers son stade terminal.
Ensuite, la Cour des comptes souhaite que les dialyses à domicile soient développées. Aujourd’hui, la majeure partie des patients a recours à une dialyse en centre ou en unité médicalisée. Or le tarif des séances de dialyse dans ces centres est anormalement élevé, dénonce l’autorité. À l’inverse, « la dialyse à domicile apporte un meilleur confort de vie aux patients et est moins onéreuse qu’en centre ». Pourtant, seulement 8 % des patients en bénéficient.
Pour remédier à cette situation, la Cour des comptes veut réformer le financement de la dialyse, en mettant en place un tarif unique par patient en fonction de son état de santé, et donc indépendant du mode de dialyse (centre ou domicile). Dans cette attente, l'instance préconise d’accentuer les baisses de tarifs des séances de dialyse en centre et en unités médicalisées, afin de « restituer à l’assurance-maladie l’excès manifeste de financement de ces séances et de mettre fin aux rentes de situation qui peuvent être observées ».
Davantage de greffes rénales
Enfin, la greffe rénale est à développer, car elle « procure une plus grande durée de vie et une meilleure qualité de vie » que les dialyses. De plus, son coût est moindre : l’année suivant la greffe, le coût annuel d’un patient est 4,5 fois moins élevé que celui d’un patient dialysé. Malgré ces atouts, la place de la greffe dans la prise en charge de l’IRCT reste faible : selon une étude publiée en 2014 (Bulletin épidémiologique hebdomadaire), chaque année en France, 10 000 personnes démarrent un traitement par dialyse alors que moins de 3 000 bénéficient d’une greffe. La raison ? Un nombre de greffons insuffisant. Alors, pour améliorer l’accès à la greffe, la Cour des comptes préconise « d’encourager le don de vivant dans ce contexte où les sources de greffons sur personne décédée régressent (AVC, mortalité routière) ». De plus, les disparités régionales sont fortes en matière d’opposition des familles aux prélèvements sur les donneurs décédés. Il conviendrait que l’Agence de biomédecine analyse les causes de ces disparités.
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