Après le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) le 20 octobre, c’est au tour de l’Agence européenne du médicament (EMA) d’alerter sur l’émergence rapide du sous-variant d’Omicron BQ.1 et de son sous-lignage BQ.1.1. Alors qu’il affiche une forte capacité d’échappement immunitaire, celui-ci devrait devenir majoritaire en Europe d’ici à quelques semaines.
L'Agence européenne du médicament (EMA) indique que le sous-variant BQ.1 et son sous-lignage BQ.1.1 seront dominants en Europe à partir de la mi-novembre et au plus tard début décembre. Une mauvaise nouvelle puisque les trois à cinq mutations clés repérées sur la protéine Spike lui offrent une capacité d’échappement immunitaire déjà bien confirmée, que ce soit face à l’immunité conférée par la vaccination ou par une précédente infection, y compris due à Omicron. Ce n’est pas tout : ces mêmes mutations clés le rendent également résistant aux traitements à base d’anticorps monoclonaux actuellement disponibles. Bien que cela reste à vérifier, l’EMA estime toutefois que les antiviraux, à savoir Paxlovid et Veklury, ne devraient pas perdre en efficacité face à BQ.1 parce qu’ils ne ciblent pas la protéine Spike mais d’autres parties du SARS-CoV-2.
Pour Marco Cavaleri, chef de la stratégie vaccinale de l’EMA, il ne fait aucun doute qu’une nouvelle vague va déferler d’ici peu, c’est pourquoi il appelle à nouveau les citoyens à « se vacciner ou se revacciner sans attendre », et tout particulièrement les personnes âgées, fragiles, à risque de Covid grave. Il recommande la co-administration des vaccins contre la grippe et le Covid puisque « les deux virus vont co-circuler cet hiver » et que « la vaccination est notre outil le plus efficace contre ces deux maladies ».
BQ.1 a été identifié la semaine dernière dans « au moins cinq pays » européens et s’étend rapidement. En France, il a été détecté pour la première fois à la mi-septembre et représente déjà 15 % des infections par le SARS-CoV-2 en métropole et près de 50 % des cas franciliens. À ce stade, les autorités ne savent pas encore si ce nouveau sous-variant sera plus transmissible ou s’il provoquera un Covid plus sévère.
« Nous suivons aussi avec beaucoup d’attention le sous-variant appelé XBB qui se répand rapidement en Asie et qui a été détecté dans des pays de l’Union européenne, explique Marco Cavaleri. Ces développements récents montrent que le virus sera toujours plus rapide que nous ne le pourrons jamais en termes d’adaptation des vaccins. Néanmoins, les nouveaux vaccins adaptés peuvent améliorer l’immunisation contre les souches circulantes même si leur composition ne correspond pas parfaitement à ces souches. »
À ce jour, l’Europe dispose de six vaccins pour la primo-vaccination, quatre vaccins adaptés et huit traitements approuvés. Les travaux se poursuivent à l’EMA, en particulier quant à l’examen du vaccin de Sanofi contenant la souche Bêta, pour lequel une décision est attendue en novembre, ainsi que pour le vaccin de l'Espagnol Hipra (Alpha + Bêta) pour lequel des données additionnelles sont attendues. En sus, l’agence examine le Comirnaty bivalent adapté à BA.4-5 pour une utilisation comme booster chez les 5-11 ans et devrait rendre un avis courant novembre.
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