LE SALON de l’Agriculture, qui a ouvert ses portes ce week-end à Paris, est peut-être le dernier où l’on pourra tranquillement venir déguster un petit verre de vin blanc, rouge ou rosé, de nos terroirs. En effet, un article (le 24) du projet de loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires, dite « loi Bachelot », prévoit qu’il sera « interdit d’offrir gratuitement à volonté des boissons alcooliques dans un but promotionnel, ou de les vendre au forfait ». Tollé dans le milieu viticole. « C’est tout un pan de la culture française du vin qui est menacé », s’insurge l’association Vin et Société, qui regroupe moult syndicats, comités, confédérations et autres confréries vineuses. Pris à la lettre, cet article pourrait en effet signifier la fin des dégustations dans les fêtes et les célébrations viticoles, dans les caves et les caveaux, dont regorge notre beau pays. Les foires expositions, dont le Salon de l’Agriculture, seraient également menacées.
Notre société n’est-elle pas en train d’étouffer sous l’amoncellement de règlements et de lois à visée hygiéniste ? s’interrogent certains. Certes, la prévention est utile et nécessaire. Les experts nous recommandent ce qu’il faut manger, ou au contraire éviter, pour prévenir le cancer (voir ci-dessus). Faut-il pour autant légiférer sur tout, au risque d’indisposer les amateurs de bon vin et de bonne chère ? Tout le monde est d’accord pour lutter contre l’alcoolisme, en particulier celui des jeunes, adeptes du « binge drinking », qui consiste à boire de l’alcool dans le seul but de se saouler. L’encadrement des « open bar », avec entrée payante et boisson gratuite à volonté, est sûrement une saine mesure. Mais multiplier et généraliser les interdictions finit par avoir les effets inverses aux objectifs recherchés. Interdire toute forme de dégustation serait une forme de prohibition, dont l’histoire nous a appris les effets pervers.
Les défenseurs de la filière vin, qui disposent de nombreux relais, notamment à l’Assemblée nationale et au Sénat, espèrent voir amender cet article en le recentrant sur les manifestations destinées aux moins de 25 ans. Et beaucoup d’amateurs responsables souhaitent pouvoir continuer à goûter aux bonnes choses de la vie sans être menacé d’être traité comme un délinquant.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques