COMME l’expliquait le Dr Joël Dore (INRA, Jouy-en-Josas), les méthodes d’étude de la microflore ont été transformées par l’apparition des techniques non culture-dépendantes (PCR, séquençage de l’ARN ribosomal 16S…), avec la mise en évidence de nombreux phylotypes*. Les études effectuées avec ces nouveaux outils ont permis des découvertes importantes aux plans physiologiques et physiopathologiques : l’allaitement maternel influence la composition des microbiotes fécaux chez les nouveau-nés, cette composition variant en fonction du pays de naissance.
Chez l’adulte, 80 % des phylotypes appartiennent à trois espèces (Bacteroidetes, Firmicutes, Actinobactéries) ; surtout, cette composition semble spécifique de chaque individu et elle est très stable dans le temps. De tous ces travaux ressort la possibilité de définir l’eurobiose, autrement dit, des microbiotes normaux, en fonction des différents critères ; par opposition, la dysbiose désigne toutes les anomalies par rapport au profil normal.
Dans ce cadre, l’étude du métagénome des microbiotes intestinaux laisse entrevoir des applications en pathologie humaine, a montré le Pr S. D. Ehrlich (Paris, CNRS-INRA) à travers le programme Meta-HIT qui a pour objectif, à travers le séquençage des gènes et génomes des microbes du tractus gastro-intestinal, d’élaborer des outils afin d’analyser les profils normaux, les facteurs qui les influencent et les perturbations associées à différentes pathologies, notamment MICI mais aussi obésité. Enfin, ces outils devraient permettre d’étudier l’activité des différents traitements et en particulier des probiotiques.
Microbiotes pathologiques et probiotiques.
Une grande partie du symposium était consacrée aux pathologies s’accompagnant d’anomalies des microbiotes et aux bénéfices démontrés ou supposés des probiotiques dans ces pathologies : diarrhées postantibiotiques, syndrome de l’intestin court, MICI, syndrome du côlon irritable, diarrhée associée à la nutrition entérale.
En particulier, M. Surawicz (Seattle) a rappelé l’ensemble des travaux sur les diarrhées infectieuses à Clostridium difficile qui ont permis de bien mettre en évidence l’importance de la restauration de la microflore intestinale dans la prévention des récidives, la plupart des études ayant été faites avec S. boulardii (Ultra-Levure).
Fait notable, malgré le déremboursement, Ultra-Levure fait toujours l’objet de recherches intensives, au niveau fondamental pour mieux comprendre son (ses) mécanisme(s) d’action et au plan clinique, notamment dans les MICI et le syndrome d’intestin irritable.
De nouvelles pistes prometteuses qui, si elles demandent bien sûr des confirmations cliniques, ont fait toute la richesse et la diversité de ce symposium multidisciplinaire de Barcelone.
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