Vous n'en aviez peut-être jamais entendu parler bien qu'elle ait été décrite pour la première fois en 1933, la maladie de Pyle caractérisée par un épaississement de l'os cortical, une déformation des membres et une augmentation du risque de fracture, vient de dévoiler une de ses causes : la déficience en sFRP4, un inhibiteur de Wnt.
Si elle ne fait pas beaucoup parler d'elle, c'est en grande partie parce qu'il s'agit d'une pathologie extrêmement rare : selon la base de données Orphanet, moins de 30 cas ont à ce jour été répertoriés dans la littérature. Dans une étude publiée dans le « New England Journal of Medicine », le Dr Pelin Simsek Kiper, de l'hôpital universitaire de Zurick, et ses collègues, ont séquencé l'exome (la part du génome réellement exprimée) de 2 patients, un frère et une sœur issu du mariage entre deux cousins. À chaque fois qu'un gène candidat commun aux deux patients était repéré, ils ont procédé à une altération du gène correspondant dans un modèle murin.
Détecté chez l'humain, confirmé chez la souris
Ils ont identifié une délétion biallelique au sein du gène codant pour la SFRP4 (protéine Secreted frizzled-related protein 4), un inhibiteur de Wnt. Cette même mutation, résultant dans l'apparition précoce d'un codon stop était également présente chez les parents, en un seul exemplaire. Les souris souffrant d'une déficience artificielle en SFRP4 présentaient un épaississement des os trabéculaires et corticaux.
Afin de confirmer leur découverte, les chercheurs ont séquencé les exons codant pour SFRP4 de deux autres patients : un homme de 58 ans admis à l'hôpital suite à une fracture et un jeune indien diagnostiqué à l'âge de 3 ans et demi. Une mutation bloquant l'expression de SFRP4 était également présente chez ces deux patients.
La double peine
Selon les auteurs, la déficience en SFRP4 est à l'origine d'une double perte de régulation : celle de la voie de signalisation Wnt et celle de la protéine de morphogenèse osseuse BMP. En traitant des souris mutées pour le gène SFRP4 avec un inhibiteur de la voie de signalisation de la BMP, les chercheurs sont parvenus à rétablir partiellement une forme normale des os.
Pour les auteurs, l'importance de ces résultats déborde du cadre étroit de la maladie de Pyle, et ouvre des perspectives dans un vaste champ de pathologies ostéoporotiques plus fréquentes.
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