L'échinococcose alvéolaire, plus connue sous le nom de « maladie du renard », prend de l'ampleur. A fin 2015, 653 cas sont enregistrés dans la base FrancEchino, alors que le seul traitement oral disponible ne guérit pas mais ralentit la progression de la maladie.
C'est le quotidien régional « Vosges Matin » qui lance l'alerte en parlant d'une dizaine de cas actuellement soignés dans le département. L'échinococcose alvéolaire est due à un ver, l'Echinococcus multilocularis, qui parasite l'intestin grêle principalement des canidés (chiens, renards, loups). Le ver produit des œufs évacués par les fèces pouvant se retrouver sur les végétaux à moins de 30 centimètres du sol. Invisibles puisque microscopiques, ces œufs peuvent être ingérés par des petits mammifères, voire des hommes qui mangent des baies fraîchement cueillies ou des légumes du potager sans les avoir préalablement lavés. Or la maladie est grave, potentiellement mortelle si elle est prise en charge tardivement.
Chez l'homme, les œufs ingérés se transforment en larves qui colonisent le foie pour former, après quelques années, une pseudo-tumeur. Le développement de la maladie est lent et peut rester asymptomatique. Elle déclenche généralement un ictère, une grande fatigue et des douleurs abdominales importantes. Le seul traitement actuel est l'albendazole, qui ralentit la progression du parasite sans le tuer. Il existe néanmoins un traitement curatif : l'intervention chirurgicale avec éventuellement une greffe du foie.
La crainte vient surtout de l'augmentation récente de la prévalence de la maladie. Alors qu'on parlait jusque récemment d'une quinzaine de nouveaux cas par an, le registre FrancEchino note un doublement du nombre de cas. Et un pic inquiétant en 2015 avec 38 cas recensés. Des études suggèrent que l'Echinococcus multilocularis a étendu sa portée géographique dans l'hémisphère nord, et que sa transmission s'intensifie en Europe. Les chercheurs craignent que l'urbanisation et la périurbanisation du cycle de vie du renard, ou d'autres porteurs, contribuent à augmenter le risque d'exposition au parasite pour l'homme.
En France, les études de terrain montrent que l'habituelle prévalence, plus élevée en Franche-Comté, Lorraine, Alpes, Massif central et Ardennes, s'étend désormais sur l'ouest et le nord du pays. Environ 60 % des cas déclarés se situent dans le Doubs, la Haute-Saône, le Jura, les Vosges et la Haute-Savoie.
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