Le cancer du col de l’utérus, qui atteint avec prédilection les femmes jeunes, avec un pic vers 45 ans (il existe néanmoins un second pic d’incidence après la ménopause), est actuellement le troisième cancer féminin.
En dépit de la mise en œuvre d’un dépistage de masse (mais aujourd’hui non organisé), le cancer du col de l’utérus continue de poser un réel problème de santé publique. Cela tient à plusieurs facteurs comme le fait qu’un certain nombre de femmes échappent au dépistage régulier par frottis et que la fiabilité de celui-ci n’est pas totale.
On peut y ajouter que certains types d’interventions (conisations surtout) réalisées chez les femmes présentant des lésions dysplasiques précancéreuses peuvent hypothéquer une vie génitale normale et être source de problèmes par la suite. L’objectif de la vaccination anti-HPV est d’empêcher les infections virales persistantes, et donc de s’opposer à leurs conséquences, à court (lésions cervicales de bas grade), moyen (lésions cervicales de grade modéré à sévère) et long terme (cancers du col). En effet, l’infection à HPV est transitoire dans la plupart des cas, disparaissant spontanément en quelques mois, ou en un, deux, voire trois ans. Mais, chez une femme sur 10, l’infection persiste, avec le risque de voir survenir plus ou moins rapidement des cellules anormales (ce sont elles qui sont recherchées lors d’un frottis), classées en trois groupes de gravité croissante, dénommées CIN1, CIN2 et CIN3 (CIN : Cervical Intraepithelial Neoplasia). CIN2 et CIN3 sont des dysplasies considérées comme étant des lésions précancéreuses : le CIN 1 intéresse le 1/3 inférieur de l’épithélium, le CIN 2 les 2/3 inférieurs et le CIN 3 la totalité, mais, dans tous les cas, la membrane basale est respectée, ce qui les distingue d’un cancer. Si elles peuvent disparaître ou ne jamais évoluer, 5 à 12 % d’entre eux dégénèrent en cancer après environ 10 à 15 ans, en moyenne, mais parfois plus rapidement.
Une dysplasie de bas grade (CIN1) régresse spontanément sans traitement dans 50 à 60 % des cas, dans un délai de 1 à 2 ans. Dans 35 % des cas, elle évolue vers la persistance. Plus rarement (2 à 12 % des cas), une dysplasie de bas grade évolue vers une dysplasie de haut grade ou vers un cancer invasif (0,1 à 0,2 % des cas).
Les CIN1 peuvent être simplement surveillés ou faire l’objet d’une vaporisation au laser. En revanche, les CIN 2 et CIN 3 exigent toujours un traitement. Il s’agit soit d’une résection localisée soit d’une conisation, en fonction de plusieurs paramètres, dont l’étendue de la lésion, son extension dans le col et l’âge de la patiente.
Une conisation nécessite de s’abstenir dans le mois qui suit de rapports sexuels, du port de tampons périodiques, d’activités physiques intenses et de longs déplacements. Une surveillance régulière est ensuite indispensable en raison du risque de récidives (10 % à 10 ans). Si la conisation ne semble pas modifier la fertilité, elle augmente néanmoins le risque d’accouchements prématurés lors de grossesses ultérieures.
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