La prévalence de la myopie se confirme très élevée en France, et c’était moins attendu, celle de la myopie forte est loin d’être anecdotique. C’est ce que montre une étude d’une ampleur rare en Europe dans une spécialité médicale telle que l’ophtalmologie.
« On ne disposait pas de données très précises de prévalence pour notre pays jusqu’à présent », explique le Pr Nicolas Levéziel, chef de service en ophtalmologie au CHU de Poitiers et l’auteur principal. Dans cette cohorte de 100 000 patients, la prévalence de la myopie s’est avérée de 40 % et celle de la forte voire très forte myopie de 4 %. « Ce qui est seulement un peu moins élevé que dans les pays asiatiques les plus touchés, qui sont à environ 5 % », indique l’ophtalmologue. L’intérêt de cette étude est double. Outre les données actualisées de prévalence, l’étude apporte la preuve que les grandes cohortes de Point Vision représentent un « nouveau matériel » pour la recherche, selon François Pelen, président de la société et ophtalmologue de formation. Ces résultats ont retenu l’attention de la société Française d’Ophtalmologie mais aussi outre-atlantique de l’American Academy of Ophthalmology (AAO), qui les a présentés sous forme de poster lors de son congrès annuel la semaine dernière.
Des données de qualité
« Jusqu’à présent, les données restaient très fragmentées, explique le Dr Pelen, co-auteur. Car seuls de très gros centres peuvent avoir de telles cohortes. De plus, le fonctionnement de la structure garantit un niveau de qualité des données. Même logiciel informatique, même dossier patient, mêmes examens complémentaires, mêmes appareils de mesure, même objectif de certification Veritas. »
Les chiffres obtenus, suite à l’analyse statistique de Pr Pierre Ingrand, épidémiologiste à Poitiers sont concordants avec les précédentes estimations européennes. « Malgré des biais de recrutement que l’on ne peut écarter, la représentativité de la cohorte semble malgré tout assurée, souligne François Pelen. Près de 60 % des Français portent des lunettes. De plus, l’âge des consultants, 38 ans en moyenne, correspond à la moyenne d’âge général. »
Avec 500 000 patients ayant consulté l’année dernière l’un des 16 centres en France et plus d’un million depuis sa création de Point Vision depuis 2011, Point Vision est en pleine expansion. « Nous avons la volonté d’aller plus loin, poursuit le chef d’entreprise. Notre statut de jeune Entreprise Innovante depuis 1 an va nous permettre de mettre sur les rails notre investissement en Recherche et Développement. » L’investisseur a, en particulier, pour projet de réaliser des tests génétiques sur une série de patients.
Le Pr Levéziel, par ailleurs président de l’AMAM, une association de patients atteints de maculopathie myopique, est d’ores et déjà en train d’analyser sur ces cohortes les complications de la myopie. « Les myopes forts, c’est-à-dire à - 6 dioptries, ignorent souvent qu’ils sont à risque de complications, comme nous l’avons montré dans une récente étude IPSOS, poursuit le Pr Levéziel. Et en particulier c’est le cas des myopes opérés, qui pensent être "soignés". Or la chirurgie réfractive corrige la vision mais pas les problèmes rétiniens ». Le décollement de rétine touche un myope fort sur 3, et d’autres complications sont possibles, telles que la maculopathie myopique.
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