Selon une étude parue dans « The Lancet », la prise quotidienne d’aspirine en prophylaxie des crises cardiaques et des AVC augmentent de manière significative, avec l’âge, les risques d’hémorragies digestives potentiellement fatales.
Aux États-Unis, comme en Europe, entre 40 à 60 % des personnes âgées de plus de 75 ans prennent quotidiennement de l’aspirine, tout particulièrement lorsqu’elles ont déjà subi une attaque cardiaque ou un AVC, afin de prévenir les récidives.
Or constate l’étude publiée dans la revue britannique « The Lancet », ce traitement à vie et à faible dose n’est pas sans danger. L’étude menée par l’équipe de chercheurs de l’université d’Oxford et portant sur le suivi d’environ 3 000 patients sous traitement régulier depuis plusieurs années, a révélé que plus de 10 % avaient été hospitalisés dans les dix ans pour une hémorragie. « Nous savions déjà que l'aspirine augmente le risque d'hémorragie chez les patients âgés. Mais notre étude permet de mieux évaluer les proportions de cette augmentation et la gravité des conséquences », commente le Pr Peter Rothwell, responsable de l'étude.
Aussi, les chercheurs préconisent d’accompagner le traitement par aspirine de la prise d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP), qui pourrait, selon eux, « réduire jusqu’à 90 % » le risque hémorragique. « L'usage d'IPP sur le long terme peut comporter quelques petits risques mais ces nouvelles données montrent que le bénéfice dépasse le risque chez les personnes les plus âgées », affirme le Pr Rothwell. Les auteurs de l'étude indiquent que le traitement quotidien combinant aspirine (ou équivalent) et IPP chez ces patients devrait être surveillé et réévalué tous les 3 à 5 ans.
Avec l'AFP.
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