Les médicaments à base de pseudo-éphédrine par voie orale, vendus sans ordonnance, n'ont plus le droit de faire de la publicité en raison de leurs effets secondaires rares et potentiellement graves. L'Académie de médecine veut aller plus loin en plaçant ces médicaments sous prescription obligatoire.
L’Académie de médecine estime que les décongestionnants oraux à base de pseudo-éphédrine devraient être vendus sur ordonnance. « Ces médicaments provoquent non seulement une vasoconstriction nasale, effet pharmacologique recherché, mais aussi systémique, faisant courir le risque d’effets indésirables graves, cardiovasculaires (hypertension artérielle, syndromes coronariens aigus, troubles du rythme cardiaque) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement, accidents vasculaires cérébraux) », indiquent les académiciens dans un communiqué. Ils soulignent que les effets indésirables sont certes rares mais aussi imprévisibles : « ils peuvent survenir chez des sujets sains sans antécédent, et peuvent être graves dans le cas d’une affection bénigne qui guérit spontanément en 7 à 10 jours sans traitement », indiquent les sages. Les académiciens dénoncent aussi que « l’incidence retenue de ces effets (moins de 1 pour 1 000 000 de boîtes vendues) est assurément sous-estimée en raison de la sous notification habituelle en pharmacovigilance, et particulièrement dans le cadre de l’automédication ».
L’Académie de médecine a déjà exprimé cette position en 2015 (voire notre article « abonné »). Mais elle réitère son message en réaction à la décision de l'ANSM d'interdire la publicité pour les décongestionnants de la sphère ORL contenant de la pseudo-éphédrine par voie orale, qui est en vigueur depuis le 18 décembre 2017 (lire notre article « abonné ») et qu'elle juge insuffisante : « Au-delà de la simple interdiction de publicité, les vasoconstricteurs administrés par voie orale ne devraient être délivrés impérativement que sur prescription médicale, comme c’est actuellement le cas pour ces mêmes médicaments administrés par voie nasale, dont les effets indésirables sont moins fréquents. »
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