COMME il arrive souvent dans la saga des marques, l’histoire de Radiante est au départ celle d’une famille. Ou plutôt, celle d’un entrepreneur dont la descendance a épousé la passion pour donner forme humaine à une multitude de dispositifs de haute technologie. Car derrière le nom Radiante se cachent en fait plusieurs marques, toutes pures expressions d’un indéniable génie technique.
Mais commençons l’histoire à ses balbutiements, en pleine seconde guerre mondiale. Sur les pavés de Romilly sur Seine, dans l’Aube, glissent les roues d’un vélo qui parcourt sans cesse la petite ville et sa région. Dans ses sacoches, des bas à varices, marchandise pour le moins inattendue en ces temps de conflits. Sur sa selle, René Cognon, orthopédiste de formation, qui se consacre à vendre les bas de sa fabrication à une clientèle faite de confrères et de patients. Dès qu’il le peut, au sortir de la guerre, il offre à sa vocation le cadre industriel qui lui manquait, une usine de 220 m² vouée à produire des tricots élastiques. Additionnée d’un fonds de commerce dix ans plus tard, l’entreprise prendra la forme d’une société anonyme reprenant le nom de son fondateur, les établissements René Cognon. La production de l’usine est signée Sirlex, marque sous laquelle est lancé l’un des tout premiers bas (le F1) tricoté sur métier circulaire et réalisé en gomme naturelle. Une alternative de choix aux yeux des clientes habituées à l’épaisseur de la fibre polyamide empesée encore d’une couture derrière la jambe. Déjà, au regard de cette avancée, se dessinent les impératifs de la maison Cognon : l’esthétique et le confort pour encourager l’observance du traitement, la technologie compressive pour pallier l’insuffisance veineuse.
Adaptation.
Dans cette logique, l’orthopédiste entrepreneur fait l’acquisition, en 1964, d’une pointure de la bonneterie locale, les Nouveaux Établissements Morin qui, depuis 1830, distillent leur savoir faire bien au-delà des frontières de l’Aube. Leur spécialité ? Le tricot élastique et les dispositifs de compression. Leur marque ? Radiante. Et voilà la boucle bouclée, qui voit réunis ce qui deviendra une griffe majeure de la compression médicale et un des grands professionnels de l’orthopédie. Cependant, et durant des années, les marques Radiante et Sirlex cohabiteront, chacune conservant ses propres références pour ne pas décevoir une clientèle qui leur était acquise.
Sous la bannière Cognon-Morin vont être réalisées des avancées majeures. Depuis le début, des confections sur mesure sont réalisées dans les deux établissements. Effectuées tout d’abord sur métier rectiligne, elles privilégient la côte en coton (Côte X, les gammes 321, 322, 323) - en polyamide, on trouve le 510 chez Cognon et le 780 chez Morin - et les diminutions derrière les jambes pour éviter la couture. À la fin des années 1970, la mesure adaptée va commencer à s’imposer, révolutionnant l’univers de la compression. Alternative au sur-mesure, elle permet notamment d’intégrer aux modèles de série certaines spécificités anatomiques des patients (mollet large, cuisse étroite, pied ouvert). En outre, la matière utilisée dans la confection des bas est généralement plus esthétique. Trois hauteurs de jambes sont disponibles pour répondre aux différentes morphologies et les teintures sont réalisées sur place, au sein de l’usine - la couleur noire ayant été inaugurée à la demande d’une personnalité du spectacle, qui voulait la porter sur scène, avant de connaître le succès que l’on sait. Régulièrement, les innovations s’enchaînent rendant indissociables l’univers de la compression du patronyme Cognon Morin. À la fin des années 1960, le collant fait son apparition chez le fabricant et, en 1978, est lancé le premier bas de contention transparent sous les noms Sirlex Radiante, désormais réunis pour ne former qu’une seule marque. Cette prouesse technique, baptisée "78", va révolutionner le monde de la contention en rendant presque invisible un dispositif médical.
L’ère des challenges.
En 1992, un autre pas de géant est franchi avec l’invention du procédé antiglisse. Depuis une vingtaine d’années déjà, l’usine de Romilly a dû s’installer à Châtellerault pour pallier le manque de main-d’œuvre qui sévit dans l’Aube. À ses rênes, Françoise Cognon, fille du fondateur, et son mari René Arabeyre, honorent l’esprit d’entreprise Cognon Morin. L’invention de la bande antiglisse à laquelle ils président permet à de nombreuses personnes de se libérer des porte-jarretelles tout en offrant une alternative aux collants et aux chaussettes. Cette petite révolution est tout d’abord appliquée au modèle 92 Coton, avec un défi de taille à relever pour le procédé car celui-ci ne doit pas exercer de pression supérieure à celle du bas, contrairement aux modèles de ville. Le challenge est remporté haut la main par le couple Arabeyre. D’autres suivront. La transparence des bas ne cesse de s’affiner dans les gammes 72 Transparent, puis Voile, un produit considéré comme le plus beau médicament de la veine. Puis c’est une nouvelle génération de microfibre qui concentre toutes les attentions, gommant les imperfections des produits microfibre jusque-là disponibles, pour donner naissance à Microvoile, en 2008. À la douceur et la souplesse s’ajoute désormais la transparence du bas, le tout présenté dans un large choix de coloris.
Deux ans plus tard, une nouvelle avancée est réalisée sous le nom de Jarfix. Ce système qui prend la forme d’une bande de maintien intégrée au revers de la chaussette, permet au bas jarret de rester en place tout au long de la journée dans un maximum de confort. Il n’est pourtant pas le dernier né de la marque qui, depuis quelques années déjà, a gardé le seul nom de Radiante. C’est d’une toute jeune gamme lancée au mois d’octobre dernier dont il est question. Composée de bas opaques dont l’intensité et les nuances viennent sublimer la jambe, Éclipse cumule les atouts : fibres bactériostatiques qui équilibrent le niveau naturel de bactéries sur la peau, nouvelle bande antiglisse HTC de haute tolérance cutanée et nouveau système de taillage en série font de ce bas de compression l’un des plus beaux et des plus techniques de sa génération. De défis, la marque qui a fait de la jambe sa reine, n’est pas lassée. Nul doute que l’innovation et la créativité qu’elle cultive depuis ses débuts trouveront de nouveau à s’employer au gré des quelque vingt gammes qui sont les siennes et qui s’emploient à soulager femmes et hommes au quotidien.
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