Curieuse histoire que celle de l'Iboga. Au Gabon, ce petit arbuste endémique est connu depuis des siècles pour son usage traditionnel.
La poudre d'écorce sert lors du « bwiti », rituel d'initiation qui donne des « visions » à ses consommateurs et leur permet de « se connecter à leurs ancêtres », expliquent les guérisseurs locaux. Mais depuis une cinquantaine d'années, la plante fait l'objet d'une consommation qui dépasse largement cet usage traditionnel. Des brevets sur l'ibogaïne (extrait de la plante) ont été déposés et ouvrent des pistes pour le traitement du Parkinson ou de la maladie d'Alzheimer. Comble d'ironie pour une drogue, certaines études ont même mis en évidence son intérêt dans la prise en charge de l'addiction aux opiacés. Considérée comme stupéfiant, la drogue/médicament ne peut être commercialisée ni en Europe ni aux États-Unis. Dans l'ombre du Web, un véritable commerce international s'est ainsi développé autour de la plante et des « cliniques d'initiation » fleurissent un peu partout dans le monde. Problème, l'Iboga récolté n'est pas replanté. Outre les risques sanitaires liés à ces usages sauvages, une autre question se pose donc désormais : combien de saisons reste-t-il au fragile arbuste endémique pour légaliser ses usages de façon durable ?
Avec l'AFP
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