DANS LE LUPUS érythémateux disséminé (LED), les poumons, les articulations, les reins et le SNC souffrent, entre autres organes potentiellement affectés. Les rashs cutanés et l’arthrite constituent les symptômes les plus courants. On sait qu’il existe des défauts de régulation des lymphocytes T helpers régulateurs (Treg), des lymphocytes T helpers produisant l’IL17, ainsi que des lymphocytes B (qui élaborent des anticorps contre le soi). Un effet immunomodulateur de la vitamine D a récemment été trouvé dans des études in vitro, la vitamine D produisant une expansion des Treg (capables de supprimer les réponses inflammatoires) et une réduction des Th17.
Conduits par Benjamin Terrier, les chercheurs du département de médecine interne de la Pitié-Salpêtrière (Paris) ont mené une étude prospective chez 24 personnes souffrant de LED, traitées par prednisone et/ou immunosuppresseur.
On a mesuré le statut de chaque personne vis-à-vis de la vitamine D. Les patients présentant un déficit
(n = 20) ont reçu de la vitamine D (100 000 UI de cholécalciférol) une fois par semaine pendant quatre semaines, puis une fois par mois pendant six mois.
Baisse des anticorps anti-ADN.
Les valeurs normales ont été retrouvées après deux mois. Sur le plan clinique, il n’y a pas eu de modification significative. Mais aucun des patients n’a éprouvé de poussée de la maladie, ni n’a eu besoin d’une augmentation des doses du traitement.
Sur le plan biologique, on a assisté à une diminution des anticorps anti-ADN produits par les cellules B, à 2 et à 6 mois. Simultanément, il y a eu une augmentation des cellules Treg en parallèle à la supplémentation en vitamine D, à 2 et à 6 mois. La tendance s’observe à la fois sur les cellules T naïves et activées (mémoires).
Cette augmentation des cellules Treg est aussi associée à une augmentation de l’expression des molécules leur permettant d’exercer leur fonction suppressive (GIRT et LAP).
Il y a aussi une réduction des cellules Th17 ainsi que des cellules B productrices d’anticorps à deux mois, ainsi que des cellules TCD8+ activées à six mois.
Prises ensemble, ces observations sont convergentes pour indiquer une normalisation des lymphocytes chez ces patients à qui on a apporté une supplémentation en vitamine D.
Ces résultats préliminaires encourageants méritent des études contrôlées et randomisées à la recherche d’une validation.
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