Actuellement, on ne peut pas guérir de la rosacée. Dans sa forme papulo-pustuleuse, cette dermatose devient chronique et son évolution est émaillée de poussées qui guérissent spontanément ou à l’aide d’un traitement. Il existe plusieurs options thérapeutiques pour traiter les lésions inflammatoires, mais les produits locaux entraînent des sensations de tiraillements, de brûlures ou d’inconfort cutané.
Face à ce constat, le Laboratoire Galderma, déjà impliqué dans le traitement symptomatique de cette pathologie avec Mirvaso (brimonidine) en gel, et avec Rozex (métronidazole) en gel, crème et émulsion, propose une nouvelle crème efficace bénéficiant d’une posologie simple et d’une bonne tolérance. Soolantra (ivermectine) lutte contre les papules et les pustules par le biais d’un principe actif puissant associé à une base hydratante douce.
Utilisé depuis plus de vingt ans, l’ivermectine est un antiparasitaire à large spectre appartenant à une classe de macrolides spécifique : les avermectines. Ce principe actif exerce également une action anti-inflammatoire en inhibant la production de cytokines pro-inflammatoires induites par les lipopolysaccharides (dont le TNF alpha et l’interleukine IL-1b), et en régulant la production de la cytokine IL-10. Si le mode d’action de l’ivermectine crème 1 % sur les lésions inflammatoires de la rosacée papulo-pustuleuse n’est pas encore connu, son effet thérapeutique serait dû à ses propriétés anti-inflammatoires et antiparasitaires.
Des études de grande ampleur sur le long terme
Lors de deux études cliniques randomisées menées en double aveugle, l’efficacité de Soolantra crème contre son véhicule seul a été évaluée en utilisant un critère associant, d’une part, un taux de succès basé sur le pourcentage de patients atteignant un score de 0 à 1 sur l’échelle IGA (patients « clairs » ou « presque clairs »), et d’autre part, sur la baisse du nombre de lésions inflammatoires. À la fin des deux études (semaine 12), 38,4 % et 40,1 % des patients traités par Soolantra ont été évalués comme « clairs » ou « presque clairs », c’est-à-dire présentant une absence complète ou presque complète de signes cliniques (score de 0 ou 1), contre 11,6 % et 18,8 % des patients ayant appliqué le véhicule.
À l’issue des deux études, le pourcentage médian de réduction du nombre de lésions de papules et pustules du visage était de 76 % et 75 % chez les patients traités par ivermectine contre 50 % pour les deux groupes véhicule. Cette différence était significative dès la deuxième semaine de traitement. Dans les deux études avec traitement, les patients étaient peu nombreux à signaler des effets indésirables : 4,2 % et 2,6 % contre 7,8 % et 6,5 % dans les groupes véhicule. Près de 70 % des patients ont qualifié l’amélioration de leur rosacée après traitement d’excellente ou bonne. À l’issue de chaque étude, les patients du groupe Soolantra étaient plus nombreux (53 %) que ceux du véhicule (35 %) à considérer que la rosacée n’avait aucun retentissement négatif sur leur qualité de vie. D’autres études prolongeant de quarante semaines ces deux études ont démontré la sécurité d’emploi du produit sur le long terme.
La supériorité de son efficacité sur le métronidazole 0,75 % a, par ailleurs, été démontrée dans un essai clinique randomisé, contrôlé en simple aveugle. Dès la troisième semaine, le nombre de lésions inflammatoires a été réduit de 83 % (une application par jour d’ivermectine 10 mg/g) contre 74 % pour le métronidazole 7,5 mg/g (deux applications par jour). Cette efficacité s’est poursuivie en augmentant régulièrement jusqu’à la fin de l’étude clinique. La tolérance était comparable dans les deux groupes mais les patients traités par Soolantra étaient plus nombreux à mettre en avant la facilité d’emploi du produit et à être satisfaits du temps nécessaire à son application.
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