POUR VITO FERRARA, ce septuagénaire de Mèze, il y a eu cette semaine une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que son cancer de l’estomac n’en n’était pas un. La mauvaise, c’est que ses souffrances endurées depuis de longues années auraient pu lui être évitées. Il y a deux mois, le scanner révélait à ce retraité de l’Hérault la présence d’une grosseur de 16 cm au beau milieu du ventre. Le diagnostic des médecins tombait : cancer. Surprise, un mois plus tard, les chirurgiens, partis pour une exérèse tumorale, retiraient de l’abdomen douloureux une compresse de 17 cm de long, 10 de large et 9 d’épaisseur. Vito Ferrara, guéri mais choqué par la découverte, en est convaincu : le pansement a été oublié il y a 11 ans à l’occasion d’une précédente opération de l’estomac. Le procès est à prévoir.
Des histoires comme celles-ci, les chroniques médicales en comptent quelques-unes. Pourtant, en salle d’opération, les règles sont claires : toutes les compresses et instruments utilisés ventre ouvert, doivent être recomptés en fin d’intervention avant de recoudre le patient. Pour s’acquitter de cette obligation, diverses techniques ont cours, des plus légères aux plus rigoureuses. Jeter les pansements usagés à même le sol, sur une table à instruments, à la poubelle ou encore les suspendre à une tringle à crochets. Sur les blogs infirmiers, les trucs s’échangent pour éviter le drame de l’oubli. « Un conseil pour ne jamais en laisser, voire même ne pas avoir à les compter ? Ne jamais faire entrer complètement quelque chose dans le ventre du patient, toujours laisser un bout qui dépasse », recommande ainsi un infirmier internaute. Reste que la meilleure sécurité pour parer à l’Alzheimer du chirurgien, consiste à conserver les emballages des compresses puis d’en comparer le nombre avec celui des pansements jetés.
Le plus souvent hôtes accidentels de matériel médical oublié, certains patients cachent parfois au contraire de façon volontaire certains petits secrets. Sous le scalpel d’un chirurgien, sept petits sachets de cocaïne ont ainsi été récemment retirés de l’estomac d’un patient se plaignant de violents maux de ventre. Là encore, il y aura procès, mais cette fois-ci ce n’est pas le chirurgien qui occupera le box des accusés.
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