À LA DIGESTIVE Disease Week (San Diego), une équipe de l’université de Georgetown (Virginie, États-Unis) rapporte 4 cas d’intoxication par amanite phalloïde, qui ont favorable évolué sous prise en charge comportant notamment de la silibinine. Jacqueline Laurin relate en effet le cas d’un homme qui a été malade après l’ingestion de champignons cueillis dans son jardin et qui présente une élévation importante des enzymes hépatiques avec des signes d’insuffisance hépato-cellulaire. L’empoisonnement par amanitine est diagnostiqué et la silibinine, un médicament classiquement indiqué dans cette situation, est administré en intraveineuse. Comme le produit n’a pas d’AMM aux États-Unis, il est utilisé dans le cadre d’un « usage en urgence ». Trois autres cas du même ordre sont présentés, avec, pour tous, une prise en charge combinant différentes approches, dont une ERCP (cholangio-pancréatographie rétrograde) pour la mise en place d’un drainage biliaire et de la silibinine intraveineuse. Tous les patients ont guéri, sans complications.
Classique mais pas d’essais.
Contacté par « le Quotidien », le Dr Robert Garnier (chef de service du centre antipoison à l’hôpital Fernand-Widal de Paris) explique que l’usage de la silibinine est classique dans l’intoxication par amanites phalloïdes. Mais qu’il n’y a pas d’essais randomisés, sinon des séries historiques comparées entre elles. D’ailleurs, le produit n’a pas d’AMM dans cette indication. La silibinine existe depuis quelques décennies en comprimés sous le nom de Légalon, avec des indications associées à un effet hépatoprotecteur. Une forme injectable a été développée ultérieurement pour l’utilisation dans l’intoxication par amanine. Cette forme est d’un prix considérablement plus élevé que la forme en comprimés. Il faut tout de même savoir que la plupart des intoxications par le champignon toxique ne conduisent pas au décès, précise le spécialiste. Le champignon est potentiellement mortel, mais l’effet dépend de la quantité ingérée et de la teneur en amanine, variable. Dans un cas d’intoxication, on injecte systématiquement de la pénicilline à forte dose (le toxique entraîne une abrasion de la muqueuse digestive, avec possibilité de passage d’endotoxines) et on met en place une réanimation symptomatique classique. Le pronostic s’est considérablement amélioré, ce qui n’est pas dû à un traitement mais aux progrès de la réanimation.
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